•  Par: Pieds Noirs 9A..

     Article N°4532 du Samedi 29 Septembre 2018.

     

     

     

    Ce que j'ai toujours su mais que beaucoup de Pieds Noirs ignorent, dès le début du XXème siècle, les nationalistes Algériens voulaient imposer une république islamique dans ce pays avec la complicité du PCA (Parti Communiste Algérien) en évinçant Les Pieds Noirs (supposés chrétiens, athées etc) et juifs ! Et ils y sont parvenus par la complicité du PCF (parti communiste Français)... Les mêmes causes produisent les mêmes effets aujourd'hui en France, nos gouvernants ne voient rien comme ce "visionnaire" (!) qu'était De Gaulle...

     Les Européens au parti communiste Algérien (PCA)

    Cependant et à moins d’être contredit par des historiens qui auraient obtenu des documents le prouvant, on ne peut pas dire que Maurice Audin fût tuer par l'Armée Française ? Car a un moment voulu le FLN au PCA auquel ils reprochaient ses réserves ,sa mollesse et son refus de se fondre entièrement dans le FLN… !Pour moi j'ai toujours considérait que Maurice Audin fût exterminé par le FLN au centre de la Casbah ...Alors! ....OUI bonne question ?
    « Maurice Audin était un collaborateur des terroristes », ou que « le PCA avait aussi participé au terrorisme FLN pour avoir le pouvoir ». Comme preuve aussi et que personne sur la presse le dénonce ou il faut citer aussi l’étudiant en médecine Daniel Timsit et de l’ingénieur Giorgio Arbib qui effectivement montèrent un laboratoire de fabrication de bombes et formèrent plusieurs militants du FLN…
    Beaucoup ont qualifié Audin de « traître ». Traître à qui ? A la France ? ...Mais Audin, membre du Parti communiste algérien, s’était engagé non pas au nom de la France, mais au nom d’une Algérie indépendante, non pas comme « Français » mais comme « Algérien ». Se serait-il d’ailleurs engagé s’il avait su que dès l’indépendance acquise, les députés de la première Assemblée constituante algérienne, s’empresseront d’adopter un Code de la nationalité n’accordant automatiquement la nationalité algérienne qu’aux seuls musulmans, obligeant les autres à en faire la demande, humiliation à laquelle se refusèrent la quasi-totalité des communistes non-musulmans, dont son épouse Josette et sa famille, quitte à aller habiter dans le pays combattu, la France, et à en garder la nationalité ?
    Il faut savoir aussi que La paix les Algériens dont ils ne voulaient pas ! l’Algérie paye aujourd’hui la note de leurs indépendances ,car le pétrole et le gaz ne fait pas tout ,aussi le bonheur d'un petit peuple ...
    Pieds Noirs 9A..


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  • Madame qui patauge dans le vide :Merkel à Alger : "H'bess rassi ! "Posté par: Pieds Noirs 9A..

    Cette Allemagne aussi en 1962 pour une Algérie Algérienne pour ainsi pouvoir affaiblir le pays France de sa puissance ...

    Cette chaîne est basé à l étranger , je crois a Londres.
    Le présentateur de cette émission .
    C est un journaliste professionnel , ce que me plaît de lui , son lien familial .
    Bref il est de chez nous.
    Un fils de Bachaga , commandeur de la légion d'honneur .

    Merkel à Alger : "H'bess rassi ! "


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  • Marie-Madeleine O'Connell 
    Par Franc Bartholdi-Sabad

    Une résistante face aux Japonais, aux Caodaïstes et aux Vietminh

    Madeleine O'Connell Indochine

    Marie-Madeleine Labbé épouse O'Connell est née à Quang Yên (Tonkin) en 1900, elle fut grièvement blessée sur sa plantation de Tây-Ninh le 30 décembre 1947 et décédera des suites de ses blessures à l' hôpital Grall de Saïgon.

    Cet article paru en 1949 dans sa forme et son vocabulaire
    était le reflet de l'esprit colonial de l'époque.

    C'est un petit cercueil qui passe dans la rue Lagrandière, allant de l'hôpital Grall au cimetière de Saïgon, rue de Bangkok. Une foule émue et respectueuse suit, tout les passants Français saluent et, même les Annamites. Une femme, une grande Française, accomplit son dernier voyage.
    Aux quatre coins du monde où flotte son drapeau, la France voit des dévouements obscurs ; lutter et succomber sans gloire pour le soutien de son prestige. Car sur tous les points de son empire, les Français ont toujours eu, par l'orientation même de l'esprit de leur race, le talent, voulu ou non, de la faire aimer. Ils sont ainsi ; partout où ils vont, les aborigènes ont confiance en eux et les estiment. 
    En Indochine, les Vietminhs, ennemis de la France, sont détestés mais craints à cause de leurs armes, par la population qu'ils terrorisent et au milieu de laquelle ils entretiennent un état de révolte latente. Il ne se passe pas de quinzaine que le sang français ne coule pour le maintien de l'ordre. Mais ils n'oublient pas le rôle moral prépondérant joué par nos femmes coloniales. 
    Ils ont assassiné une Française indomptable, véritable Jeanne d'Arc de la bonne colonisation, toujours à cheval ou en auto, administrant ses plantations mieux que n'eussent fait dix hommes. Madame Marie-Madeleine O'Connoll, adorée par ses milliers de coolies et leurs familles et dans toute la région, au point que les indigènes lui avaient voué un véritable culte et l'avait sacrée "Génie Tutélaire" protectrice de leur pays.
    Le père de Marie-Madeleine, monsieur Labbé, était administrateur des Services Civils de l'Indochine, et fit sa carrière en Annam, où il fut directeur des Bureaux de la Résidence Supérieure de Hué. Il avait connu et approché tous les souverains d'Annam, les avait conseillés et avait collaboré à leur oeuvre avec diligence et attachement, apprenant aux siens à aimer les autochtones. Ainsi élevée dans les traditions coloniales, mademoiselle Labbé, les retrouva en entrant dans la famille O'Connell.
    Elle épousa monsieur Daniel O'Connell, Inspecteur des Eaux et Forêts, fils de Joseph O'Connell, Administrateur des Services Civils (*), qui fit construire le palais de l'inspection de Cantho, dirigea avec compétence et habilité l'île de Poulo-Condore, créa de toutes pièces le poste de Djiring où rien n'existait avant lui, où le tigre venait dans les cuisines et les dépendances enlever les volailles, des chevreaux et des chiens, rendit enfin à l'oeuvre coloniale française d'importants services qui mériteraient d'être relatés à part.
    (*) Joseph O'Connell, Administrateur des Services Civils de l'Indochine a eu pendant toute sa carrière des ennuis avec l'administration coloniale, car considéré comme "annamitisant", atypique, d'où sa disgrâce en 1914 et sa nomination à Poulo-Condore alors qu'il était administrateur de 1ère classe et que ce poste était dévolu habituellement aux administrateurs de 3ème classe et au-delà.
    Il est, avec Cudenet autre administrateur, un des rares à avoir la mansuétude des Vietnamiens. Huynh Thuc Khang, lettré de l'Annam qui passa 21 ans au bagne de Poulo-Condore à la suite des révoltes de 1908, a écrit ses mémoires "Thi tu tung thoai" (Souvenirs, écrits et poésies de prisons) dans lesquelles il a consacré une dizaine de pages à Joseph O'Connell, louant son humanité sa gestion humaine du bagne et le fait d'avoir rendu leur dignité aux prisonniers. Huynh Thuc Khang, assura la présidence de Vietnam en 1946, pendant que le Président Ho Chi Minh était en négociations à Fontainebleau.

    Inauguration en 1949 de la Maison Commune (Công So)

    Inauguration en 1949 de la Maison Commune (Công So)

    Inauguration en 1949 de la Maison Commune (Công So)
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    Mariée à quinze ans avec un homme que ses fonctions destinaient à séjourner loin des villes, Madeleine O'Connell accepte sans l'ombre d'une hésitation de passer sa jeunesse, sa vie dans la brousse. Son beau-père avant commencé une plantation à Tây ninh à l'époque des débuts, la plus dure pour les colons, elle se consacre tout entière à cette pénible tâche.
    Elle connaît déjà les soucis, les risques et les dangers de la vie de planteur ; c'est donc de sa part un renoncement volontaire à l'existence agréable d'une jeune femme, qui lui serait si facile de mener. Il faut saluer au passage cet acte d'héroïsme muet, sans forfaiterie, et plus fréquent qu'on ne croit, d'une femme enfouissant sa jeunesse dans la brousse. Plus question pour elle de futilités et des charmes des premières années de la vie. Mais en outre du renoncement moral, il faut rappeler les sacrifices matériels qu'entraîne la création d'une plantation. Loin de pouvoir escompter des bénéfices immédiats, on doit d'abord acheter pour les planter des arbres qu'il faudra ensuite soigner pendant cinq ans et préserver de l'envahissement des herbes sauvages avant de leur demander le moindre rendement.
    Mais l'énergie de cette femme est indomptable. Pour avoir de quoi continuer l'oeuvre commencée, aidée par un tâcheron annamite dont elle parle la langue couramment, elle fait faire des coupes de bois, partageant avec lui le produit de la vente.
    Travaillant elle-même en forêt, chassant bœufs sauvages, gaurs, cerfs, tigres et éléphants, les uns pour nourrir ses équipes de travailleurs, les autres pour les protéger, elle parvient enfin par un courage tenace de chaque jour à créer une plantation modèle.
    Les indigènes ne tardent pas à s'attacher à elle, car elle se penche sur toutes les misères, elle soigne les vieillards et leur donne un abri, elle recueille les nombreux enfants que trop souvent on abandonne devant sa porte avec à peine un souffle de vie, et qui, grâce aux soins diligents reçus, ne tardent pas reprendre des forces. Une vingtaine furent ainsi baptisés et élevés "enfants de la plantation"
    Avec les années, la plantation de Madeleine O'Connell s'agrandit. Les Annamites l'appellent Bà lón (Grande Dame). Ils l'aiment et la vénèrent à l'égal d'un des génies bienfaisants qu'adorent leurs croyances religieuses. Ses journées sont uniformisées dans le labeur. Elle n'a aucune minute de répit. Levée à l'aube, elle est sur le chantier quand le soleil monte sur l'horizon, pour tout surveiller sans arrêt. Il faut qu'une jeune chinoise qui lui est très dévouée aille lui rappeler qu'elle a oublié l'heure du déjeuner. Et combien de fois ne l'a-t-on pas vue jusqu'au soir, pendant que le soleil fatigué redescendait en rougeoyant sur la barre, suivre pieds nus ses bœufs labourant la rizière. Son caractère est ainsi fait qu'elle ne songe jamais à elle, et toujours aux autres, petits ou grands.
    Mais la guerre arrive, entraînant en Indochine les événements que l'on sait. De tous les points où les Français étaient absents, ils ont pu être victorieux, les Japonais emmènent des prisonniers. La réaction ne tarde pas, et un service d'évasion s'organise. Marie-Madeleine O'Connell n'hésite pas un instant, aidée en cela par son mari, à entrer dans le réseau de résistance.
    On sait qu'elle pratique couramment la grande chasse ce qu'il lui laisse une certaine liberté, à laquelle elle ne permettrait du reste aucune atteinte. Combien d'hommes, sous couleur de chasse de nuit, sont transportés d'un point à un autre, échappent à la surveillance des Nippons et recouvrent ainsi leur liberté.
    Des parachutages d'armes s'organisent. Sans penser au danger, elle s'emploie à la réception et au transport. Un seul sentiment la conduit, celui que lui dicte sa conscience de Française.

    Inauguration en 1949 de l'école du village de Thanh-Dien

    tInauguration en 1949 de l'école de Thanh-Dien Indochine

    Inauguration en 1949 de l'école (Truong Hôc) du village de Thanh-Dien
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    Le 9 mars 1945, après leur fameux coup de main, les Japonais occupent tous les postes, profitant du petit nombre d'effectifs laissés en Indochine. Il faut sauvegarder ce qu'il reste pour les futures revanches. Inlassable, elle indique aux militaires où ils peuvent se réfugier et leur sert de guide. Et pour prévenir les dénonciations, il devient urgent de déplacer les armes cachées.
    Du 9 au 16 mars, ne se fiant à personne, et aidée par ses fils Patrick et Guy, elle les transporte dans des charettes à boeufs sous une couche de fumier. Elle sauve ainsi dix-sept tonnes d'armes que les Japonais n'auront jamais.
    Que l'on songe au courage calme qu'il faut pour passer devant les patrouilles nippons qui, méfiants, arrêtent tout le monde, fouillent, interrogent et sondent les cargaisons à coup de barres de fer pointues. Un geste de crainte, une attitude embarrassée et c'est la mort.
    Madeleine ne cesse pas un jour de se tenir un jour en rapport avec les militaires, faisant la navette entre leur refuge et la ville, les ravitaillant en argent, nourriture et nouvelles. Ses déplacements incessants éveillent l'attention, et elle est plusieurs fois convoquée à la gendarmerie japonaise. Toujours calme, maîtresse d"elle-même, parlant plusieurs langues, elle s'en tire chaque fois par sa présence d'esprit. Mais les Japonais ont quand même des doutes, son activité leur paraît suspecte. Elle fait trop aimer les Français, ils décident de la supprimer. C'est d'ailleurs le moment où ils commencent leurs menées anti-françaises auprès des Annamites. 
    Le 23 mars 1945 Marie-Madeleine O'Connell se trouve sur sa plantation. Une bande d'Annamites exaltés fait irruption chez elle en vociférant des injures. Ce sont des indigènes à la solde des Japonais, ceux qu'on appelle des "locaux". Ils viennent arrêter le caporal de la plantation. Elle sait que s'il est emmené et torturé, il parlera.
    Il faut l'éviter à tout prix. Pour prévenir l'attaque, elle se porte à leurs devants. Les Annamites surpris ont fait halte. Mais les meneurs la traitent de "sale gaulliste" et la menacent d'emprisonnement. Elle est pressée, bousculée.
    Poursuivie par ses braillards, elle se dirige vers sa cuisine, où l'un d'entre d'eux entre à sa suite. Les autres, ricanants, l'encouragent à tuer et repousse la porte sur eux.

    Un hévéa en saignée et récolte du latex

    Un hévéa en saignée et récolte du latex

    Un hévéa en saignée et récolte du latex dans la plantation de Tây-ninh
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    Il semble dire qu'il n'y ait plus qu'à fermer les yeux et à de dire : Elle est morte. Ce serait mal connaître cette femme indomptable. La scène est rapide. L'homme s'avance pour frapper. Dans un geste immédiat de défense, Madeleine O'Connell a saisi une bouteille et en même temps qu'elle-même est frappée, elle en porte de toutes ses forces un grand coup sur la tête de son assaillant. La violence du choc a cassé la bouteille et le sang ruisselle. L'indigène furieux poursuit son assaut et comme Madeleine est tombée, il se jette à nouveau sur elle, essayant de lui porter un coup de couteau.
    Il ne peut y parvenir car, tenant le goulot de la bouteille auquel adhèrent des bavures, elle lui en porte des coups à le figure et le verre reste fiché dans les chairs. C'est une lutte à mort, car l'homme a reçu l'ordre de tuer. Sentant ses forces s'épuiser, madame O'Connell a ramassé un maillet et frappe de grands coups sur le goulot qui pénètre de plus en plus profondément. L'homme s'écroule enfin, terrassé par celle qu'il avait mission d'assassiner.
    Les indigènes demeurés dehors, trompés par les cris de douleur de leur ami et croyant son oeuvre achevé, vont chercher des Japonais qui attendent à proximité, soit disant pour porter secours. La porte est ouverte, et qu'elle n'est pas leur surprise à tous en voyant Madeleine O'Connell debout, farouche, et à terre le tueur tué. Sous couleur de la protéger, elle est emmenée sous escorte japonaise à Tây-ninh, distant de cinq kilomètres.
    Elle est pieds nus ; les Nippons l'obligent à marcher dans les pierres, tout en scrutant son visage pour y découvrir la trace de ses souffrances. Sans provocation, sans forfaiterie, elle sourit doucement. Pourtant ces cinq kilomètres pieds nus sont pour elle un véritable chemin de croix. Car, et cela montre la regrettable facilité avec laquelle certains Annamites timorés se rangent au côté de celui qui leur paraît le plus fort, le groupe des "locaux" passés à l'ennemi, parmi lesquels beaucoup lui doivent tout, la suivent en l'injuriant et en lui crachant au visage. Une femme, dont elle a élevé son enfant, est la plus acharnée. Madeleine ne dit rien et même les excuse.
    Arrivés à Tây-ninh, les Japonais pour faire une démonstration spectaculaire, l'attache au parapet d'un pont et font ranger devant elle un peloton d'exécution. Un officier nippon commande le feu, et... tout les soldats ont tiré au-dessus de sa tête. Les Japonais ont-ils voulu faire un simulacre ? Madeleine O'Connell n'a pas bronché. Émerveillés, les nombreux Annamites présents diront plus tard : "La Vierge Noire (vierge de la montagne de Tây-ninh) marchait au près de madame O'Connell et quand les Japonais ont tiré, elle a attrapé toutes les balles."

    Affiches durant la seconde guerre mondiale

    Indochine pendant la seconde guerre mondiale Indochine pendant la seconde guerre mondiale Résultat de la collaboration nippo-franco-indochinoise

    Affiches de propagande du gouvernement de Vichy

    Madeleine O'Connell est ensuite conduite au fort où les officiers lui font des saluts. Ils viennent examiner cette femme de taille moyenne, plutôt frêle, et regardent ses mains en se demandant comment avec des poignets si minces, elle a pu exécuter son bourreau.
    Tous les Japonais furent très impressionnés par ce courage d'une femme française, et ils en parlèrent à Phnom-Penh et à Saïgon avec beaucoup d'admiration. Au bout de peu de temps il n'y a plus d'honneurs, et Madeleine O'Connell est interrogée suivant les règles japonaises. Elle résiste. Elle reçoit des coups. A toutes les questions, elle répond : "je ne sais pas". Mais la fatigue et la douleur l'accablent. Elle craint de parler. Elle ne veut pas, elle préfère mourir. Alors pour attirer les coups et en finir au plus vite avant d'avoir laissé échapper ce qu'elle ne veut pas dire, elle injurie tous les officiers présents en anglais, en français en Annimite pour être mieux comprise.
    Elle a réussi, les coups pleuvent plus durs et plus forts. Enfin elle se sent près de l'évanouissement. Elle se croit délivrer par une mort prochaine. Elle se trompe. Car entre temps, les Japonais ont fait creuser un profond. Ils l'y jettent et l'obligent à s'y tenir debout. Sa tête affleure le sol. Et pendant que l'interrogatoire continue, les soldats nippons jettent dans le trou des pelletées de terre. C'est l’ensevelissement progressif. Elle voit la terre couvrir ses genoux, ses hanches, sa poitrine. Déjà le tassement de la terre et l'empêche de respirer. Le niveau monte à sa cou. On met un sabre sur le sol en travers de sa bouche. C'est "la mort du soldat". Elle s'évanouit.
    Or, sa défaillance l'a sauvée. Quand elle reprend ses sens, elle se trouve, elle se trouve allongée sur un lit de camp. Un docteur japonais se tient à ses côtés. Sa première idée est : "Ils vont recommencer". Non, ils ne recommencent pas. Ils ont été très impressionnés par son courage et ils l'admirent. Ils rendent les honneurs et lui font des saluts à 45 degrés, comme seuls les Nippons savent en faire. Elle est donc relâchée.
    Mais comme tous les Européens de Cochinchine ont été "concentrés" dans la capitale, elle est forcée de rejoindre Saïgon où elle retrouve ses enfants et son mari. La famille possède dans la ville trois domicile au moins. Ils y cachent des parachutistes anglais et continuent à se rendre utile à tous ceux de la Résistance. Au jour de la Libération, les Anglais reconnaissants lui remettent un sabre d'honneur pris à l'ennemi.
    Dès qu'il est possible aux colons de rejoindre leurs plantations, elle est la première à reprendre la direction de la sienne. Mais elle y trouve un désordre indescriptible. Sous la menace des Vietminhs, toute la population a quitté les villages. Les menées japonaises ont réussi. De véritables bandes se sont formées sous la direction de ceux qui ont déserté au dernier moment plutôt que de se rendre et, par intimidation, ils obligent tout le monde à les suivre. Les Annamites ont peur, car les Vietminhs leurs ont fait croire que les Français tuaient tout le monde sur leur passage, ce qui les a déterminés à abandonner leurs maisons et leurs terres.
    La tête de la tribu, le chef de l'organisation, c'est Madeleine. Les Japonais puis les Vietminh, ne s'y trompent pas.
    Dès le retour de Madeleine O'Connell, un mot d'ordre circule : "Bà-lôn" (la grande dame) est revenue. Mais autour de la plantation tout est désert.
    Les caî-nhàs de paillotes aux portes closes ressemblent de loin à d'énormes meules de blé carrées échelonnées sur la plaine.
    Rien ne bouge, sinon les feuilles des bananiers que le vent agile comme de mous éventails. Seuls quelques chiens maigres au poil ras, jaune ou couleur de vase, montrent l'émail blanc de leurs crocs sur les talus et l'on sait si leurs babines sont retroussées par l'envie de mordre ou par la faim. Quand reviendra la vie dans ce village ?
    Enfin, voici un être humain qui s'avance. C'est une baya (vieille femme) aux joues creuses sur une bouche édentées, qui à pas prudents, ose venir aux nouvelles.
    Elle se trouve en présence de la "Bâ Lôn" qui lui parle doucement en souriant et lui dit que tous ceux qui reviendront seront bien reçus, et qu'ils pourront rester chez eux. En quelques heures, la nouvelle s'est répandue et, au bout de peu de jours, des milliers d'indigènes sont de retour. 
    Les portes des cai-nhàs s'ouvrent, les villages revivent. Ils se sentent sous la protection de la "grande dame", qui, jusqu'à sa mort devait les défendre et les conseiller.
    Cependant, chaque Annamite qui travaille pour les Français est menacé. La terreur et l'insécurité provoquent partout le désordre. A travers l'insécurité, Madeleine O'Connell continue son oeuvre. La plantation travaille de nouveau presque normalement. Le personnel est encouragé, soigné.
    De la quinine est distribuée aux coolies. Pour sa conduite pendant la Résistance, pour avoir sauvé un régiment des embûches ennemies, en indiquant les chemins sûrs, pour avoir reçu et caché des armes parachutées, et avoir accompli sans hésiter tant de gestes courageux, Marie-Madeleine O'Connell est citée à l'ordre de l'armée par le général Leclerc.

    Affiches de 1945

    FranÇais l'indochine est captive Tu dois déiivrer lIndochine  Appel du Général de Gaulle

    Affiches de la libération de l'Indochine en 1945

    Avec sa ténacité, cette femme au grand cœur poursuit la tâche qu'elle s'est tracée. Tout ne va pas comme elle voudrait. Elle fait connaissance avec la sournoiserie orientale. Des dénonciations sont même tentées contre elle, sans suite, naturellement. Mais elle fait tant de bien dans toute la région, qu'elle ne craint rien et ne peut parvenir à admettre que ceux pour qui elle a tant travaillé puissent se tourner contre elle. Sans répit, elle s'emploie à faire rentrer chez eux tous ceux qui voulait faire leur soumission. Dès le matin, de vieilles femmes, des enfants, toute une foule de quémandeuses se pressent devant sa porte, accroupis sur les marches du perron. Infatigable, elle écoute la requête de chacun, prend des notes ; et sa peine est immense quand elle sait que pour certains il est trop tard pour les secourir.
    Quelques jours avant sa mort, un colonel de Tây-ninh lui avait accordé la mise en liberté de dix prisonniers et elle devait donc assumé la lourde responsabilité de choisir parmi une centaine ceux dont la situation était la plus intéressante. C'était pour elle un véritable cas de conscience et la crainte de se tromper, de faire une injustice involontaire, la tenait éveillée pendant des nuits entières. Jusqu'à son dernier jour, elle s'est penchée sur toutes les misères. Des détresses réelles à sincères venaient-elles à se manifester ? Elle les aidait de ses derniers personnels. L'hôpital de Tây-ninh avait-il besoin de coton hydrophile, manquant de fonds pour en acheter ? Elle donnait cinq mille piastres (85.000 francs de 1949) sans attendre les problématiques, afin que les soins aux blessés et aux malades fussent donnés.
    Le 26 décembre 1947 à Tran-Bang, les chefs vietminh tiennent une réunion au cours de laquelle la mort de Madeleine O'Connell est décidée. Cette femme fait trop aimer les Français, il faut la supprimer. Les colons, les bons Français qui font respecter notre race doivent disparaître de l'Indochine. Le "Chi-Dôï" qui prononce la sentence va jusqu'à dire que si l'on tue madame O'Connell :
    "c'est plus qu'un général qui disparaîtra".
    Le gérant annamite de sa plantation ayant été enlevé. Madeleine O'Connell apprend en même temps que Tây-ninh va être attaqué. Elle fait part aux autorités de ce qui lui arrive et de l'attaque projetée de Tây-ninh. L'admnistration n'a peut-être pas la décision assez prompte et on lui répond : "Vous exagérez, Madame !"
    Alors, elle agit seule. Elle capture elle-même sept vietminhs notables, puis fait savoir au parti Vietminh qu'elle ne délivrera les sept hommes que lorsqu'on lui rendra son gérant. Le lendemain 28 décembre, elle voir revenir son gérant libéré.
    Mais il lui tend un pli dont on l'a chargé. C'est un message signé du "Chi-Doï" qui l'a condamnée. Dans cette lettre élogieuse pour elle et très respectueuse, il dit entre autres choses : 
    "Si parfois nous sommes obligés de vous faire un tort quelconque, pardonnez-nous".
    Et c'est l'auteur de ces lignes qui, à la réunion de Tran-Bang, a décidé de sa suppression. Le gérant lui confirme d'ailleurs qu'elle est condamnée à mort. Elle hausse les épaules. Elle pourrait quitter la forêt et trouver la sécurité à Saïgon. Mais elle n'abandonne pas les milliers d'Annamites qui vivent autour d'elle et par elle.
    Le 30 décembre 1947, la voilà partie à 8 heures, comme chaque jour, en inspection sur son auto, en compagnie d'un partisan (notable), du chauffeur, de son fils Roger et de Zazou, un gibbon apprivoisé qui ne la quitte pas. Elle sort de la maison, fait environ deux cent mètres sur la route et rentre dans sa plantation. Au bout de trois cent mètres, la voiture se met à tousser. Le chauffeur stoppe, descend, et commence à démonter le carburateur, pendant que Madeleine et Roger jouent avec le singe auprès de l'auto.

    La maison de Marie-Madeleine O'Connell à Tây-Ninh

    tLa maison de Marie-Madeleine O'Connell Tây Ninh Indochine

    La maison de la plantation O'Connell à Tây-Ninh
    avant l'attaque Vietminh et sa destruction en 1954
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    Tout à coup, une rafale de mitrailleuse passe juste devant eux. Ils comprennent qu'ils sont visés. Madeleine, avec les autres, contourne l'auto pour prendre son fusil. Les Vietminh ont tendu trois embuscades d'une centaine d'hommes chacune, une sur chaque piste. Ils sortent des trous de digue où ils s'étaient dissimulés. Trois fusils contre trois cent mitraillettes et mitrailleuses. Que faire ?
    Avec son courage habituel. Madeleine O'Connell combat bravement en se repliant vers la maison. Pendant ce temps, les Vietminhs chargent à fond et d'autres la contournent pour la fusiller à bout portant. Une balle lui traverse le cou et le notable a le bras cassé. Les secours des partisans venus de la maison arrivent juste pour mettre en fuite une partie des assaillants. Le chauffeur a eu la présence d'esprit de cacher le corps de Madeleine dans une mare et l'assitant dans le grenier à paddy.
    La bataille continue, car Madeleine O'Connell étant hors de combat, les Vietminh se sont libérés de cette terreur qu'elle leur inspirait. Ils envahissent la maison, volent les boeufs et emmènent les gardiens.
    Un docteur militaire est venu de Tây-ninh ramassée la blessée à neuf heures. Elle avait eu la force de cacher son arme pour que l'ennemi ne s'en serve pas et en révéla l'emplacement.
    On attendit jusqu'à treize heures pour prendre la décision de l'envoyer à Saïgon. Grâce à l'avion, elle y était à treize heures trente. Dans l'avion, durant le trajet, ne pouvant pas parler, elle communiquait avec le docteur à l'aide de bouts de papier. Sur l'un deux, elle a écrit :
    "Ils m'ont fusillée à bout portant avec une mitrailleuse."
    Marie-Madeleine O'Connell, dont le nom restera comme un exemple de courage silencieux, a donné toute sa vie à son oeuvre, enterrant sa jeunesse dans la brousse. Mariée à quinze ans, elle n'a connu de l'existence que les devoirs et les combats. Les hommes militaires ou civils, qui représentent la France aux pays d'Outre-Mer, reçoivent quelquefois des distinctions et des témoignages de satisfaction... Leurs compagnes françaises, elles, se contentent de la haute et silencieuse conscience du devoir accompli... ou de distinctions posthumes.
    Le général Pierre Boyer de Latour a tenu cependant à reconnaître lui-même le magnifique courage de cette Française en lui décernant une citation, malheureusement posthume, qu'il a adressée à son mari Daniel O'Connell avec une lettre de condoléances émues.

    La dernière photo de Madeleine O'Connell

    Madeleine O'Connell

    Dernière photo de Marie-Madeleine en Septembre 1947, avec son gibbon Zazou, avant l'attaque Vietminh.
    A noter son habillement de tous les jours : "ao bà ba" (tunique noire), "cai quân" (pantalon noir), vêtements en toile comme les portaient les paysans vietnamiens. Aucun maquillage ni parfum, jamais de vêtements européens !
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    Lettre du Général Boyer de Latour à Daniel O'Connell

    Général Pierre Boyer de la Tour

    Le Général Pierre Boyer de la Tour

    Troupes Françaises de l'Indochine du Sud
    Cher Monsieur,
    La nouvelle du lâche assassinat dont a été victime Mme O'Connell m'a douloureusement ému.
    Je vous envoie le texte de la citation qui vient de lui être décernée, pour le magnifique courage dont elle a fait preuve. 
    Ce texte, dans sa concision toute militaire, est l'hommage que l'Armée lui adresse et le gage que son souvenir et son exemple seront pieusement conservés.
    Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes sincères condoléances et de mes sentiments attristés
    (Signé : de Latour) 

    La citation : 
    Par délégation du Général commandant Supérieur des Troupes Françaises en Extrême-Orient,
    Le Général de Brigade de Latour, commandant les Troupes Françaises d'Indochine du Sud, 
    Cite,
    A l'ordre de la Division, 
    A titre posthume,
    Mme O'Connell Marie-Madeleine, directrice de Plantation à Tayninh.
    "Installée depuis plus de vingt-cinq ans dans la région de Tayninh (Cochinchine) où elle dirigeait sa plantation. Mme O'Connell n'a cessé de prodiguer ses soins et sa charité à la population annamite dont elle s'était acquis l'affection. Dès la Libération, elle rejoint sa plantation où elle rend aux autorités les plus grands services grâce à sa connaissance du pays et de ses habitants. Le 30 décembre 1947, près de Tayninh (Cochinchine) elle tombe dans une embuscade. Faisant face à l'adversaire, elle est, après quelques instants de combat, blessée mortellement. Avec un sang-froid remarquable, elle cache son arme dont elle indiquera l'emplacement aux renforts venus à son secours. Décédée des suites de ses blessures le 30 décembre 1947, Mme O'Connell demeura pour tous un bel exemple de courage et d'abnégation. 
    La présente citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre des T.O.E. avec étoile d'argent. 
    (Signé : P.O. Le Chef de Bataillon Debril, Chef du Cabinet Militaire)

    Depuis le drame, qu'est devenu la plantation de Tây-ninh, toute l'oeuvre française de Marie-Madeleine O'Connell, ce magnifique lambeau du patrimoine français ?
    Aux côtés des soldats de France qui combattent héroïquement en Indochine, une femme, une vraie, une bonne coloniale, est venue ajouter, pour l'édification de tous les pays qui regardent notre race, l'exemple de sa ténacité et de son courage.
    Espèrons que ce sera pas en vain que, le 30 décembre 1947, à Saïgon, un petit cercueil s'en allait de la rue Lagrandière à la rue de Bangkok.
    Franc Bartholdi-Sabad
    Article paru dans le mensuel Tropiques d'Avril 1949

    Tablette funéraire "bài vi" de la pagode de Thanh-Diên

    Tablette funéraire bài vi

    Tablette funéraire "bài vi" déposée à la pagode de Thanh-Diên par les villageois et consacrée à Marie-Madeleine et à Patrick et Guy ses deux fils eux aussi tués par les vietminh.
    © Collection personnelle Gérard O'Connell

    En 1997, le bonze a remis à son petit-fils monsieur Gérard O'Connel, cette tablette ainsi qu'une autre consacrée à Joseph O'Connell fondateur de la plantation, dans une cérémonie pour le départ des âmes des défunts. Elle avaient été cachées depuis 1975 pour les soustraire à la vue des communistes athées :
    "vô thân" qui les auraient détruites.

    Les deux fils de Marie-Madeleine O'Connell, Patrick et Guy furent tués par le Vietminh le 14 janvier 1953.
    De la famille O'Connell ne resteront que le père, Daniel, mari de Marie-Madeleine, et leur dernier fils, Roger. Le Vietnam était leur pays. Ils vont rester à Saïgon dans un compartiment situé au 104 rue Albert Mayer (actuellement Võ Thị Sáu), après la chute de Saïgon en 1975, ils refusèrent de quitter leur pays natal.
    En 1978, ils furent attaqués dans leur compartiment par des bandits, soi-disant déserteurs de l'armée du Sud-Vietnam, qui sous la menace de mutilation des doigts les dépouillèrent de leurs biens précieux.
    C'est alors qu'ils se décidèrent à quitter la Vietnam pour la France. Daniel ne supporta pas longtemps son exil et mourut en 1979, et Roger en 2000.

    Un grand merci à son petit-fils Gérard O'Connell

     http://saigon-vietnam.fr


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  • LE  MASSACRE  DES  HARKIS

    LE  MASSACRE  DES  HARKIS

    Héros pour les uns, traîtres pour les autres, l’histoire des harkis est mal connue des Français. Dans le langage courant, on désigne aujourd’hui sous le nom de harkis toutes les catégories de supplétifs de la guerre d’Algérie : harkis, moghaznis, Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), Groupes d’autodéfense (GAD) et auxiliaires de la gendarmerie, à l’exclusion des appelés et des militaires sous contrat.

    C’est en janvier 1955 que, pour les besoins de guerre d’Algérie, virent le jour les premières unités musulmanes, en l’occurrence 30 goums de 100 hommes : les Groupes mobiles de protection rurale (GMPR), qui deviendront ensuite Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), comparables à nos Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).

    Le 5 septembre 1955, le gouverneur Jacques Soustelle créera les sections administratives spécialisées (SAS), chargées d’encadrer les zones rurales. Protégées par un maghzen de 25 à 50 moghaznis, 700 SAS seront créés et complétées par 30 sections urbaines (SAU). Elles contribueront à l’armement de 2000 villages en autodéfense. Les moghaznis seront 20 000, en 1962.

    Le 8 février 1956, les premières harkas destinées à participer aux combats, voient le jour. A partir de 1957, las de la tyrannie du FLN qui multiplie les sévices à l’encontre des populations autochtones du bled : enlèvements, rançons, égorgements, razzias sur les douars, sévices multiples et raffinés, les habitants vont se soulever et rejoindre en masse l’armée française. 114 GMS seront créés, soit 19000 hommes, ainsi que 700 sections administratives spécialisées et urbaines (SAS et SAU).

    En décembre 1958, à l’initiative du général Challe, le nombre des harkis passera de 28000 à 60000. Ils formeront d’efficaces groupes de combat œuvrant au plus près des soldats d’élite, paras et légionnaires et commandos. Par ailleurs, 2000 douars représentant 55000 hommes armés, seront placés en autodéfense, soit un total de 223000 soldats autochtones qui combattront sous l’uniforme français avec une efficacité et une ardeur reconnues de tous…

    S’étant engagés davantage pour la défense de leurs familles que pour la solde, les supplétifs étaient opposés à la conception totalitaire du parti unique du Front de Libération Nationale (FLN). Ils faisaient confiance à l’armée pour faire évoluer l’Algérie dans un sens démocratique et égalitaire et, surtout, pour faire obstacle à la terreur du FLN qui s’imposait, notamment de nuit, dans les villages. Le rappel du général Challe en mars 1960 ne permit pas de mener à bien son projet de Fédération des Unités Territoriales et des autodéfenses, qui auraient constitué un parti français opposé au FLN.

    Fin 1958, la guerre est pratiquement terminée sur le terrain. Le FLN, exsangue, ne se maintient plus que par ses attentats sournois et barbares. R. MADAOUI, alors officier de l’Armée de Libération Nationale (ALN), rejoindra, comme sous-lieutenant, une unité régulière de l’armée française dans l’Ouarsenis puis, plus tard, les rangs de l’OAS. Il écrira : « L’espoir est si grand que la Wilaya IV (la plus puissante et la sienne) pavoise aux couleurs de la France, que les rebelles cessent les attentats et déposent leurs armes devant les mairies ». Ainsi, les fellaghas, eux-mêmes, sûrs de leur impuissance, brandissent des drapeaux français dans leurs repaires…

    L’ex officier de l’ALN, Ali BOUZIANE, qui rejoindra les harkis du fameux « Commando Georges », unité crée par le Colonel BIGEARD, écrira sur ce point : « La population, qui était notre raison de combattre et notre soutien, nous abandonne. J’ai confiance en De Gaulle, et mes frères dans le maquis aussi. Nous avons été trompés, et l’Algérie heureuse, nous la ferons avec lui ».

    De Gaulle, désormais installé à l’Elysée, reçoit le Bachaga BOUALAM qui lui dit : « Mon général, donnez-moi 500000 harkis, et vous pouvez renvoyer tous les appelés chez eux ; je vous garde l’Algérie à la France. » De Gaulle ne répondra mot et, contre toute attente, se prononcera pour l’intégration, solution utopique que ni les Musulmans, ni les Européens, ni les militaires, ne croient.

    En janvier 1959, De Gaulle, élu Président de la République, gracie, à la surprise générale, 150 terroristes condamnés à mort pour crimes de sang et en libère 7000 autres. Ces mesures (ressenties comme une marque de faiblesse par la population autochtone et les unités supplétives) jettent le trouble parmi elles, ce qui fit dire au chef d’une harka du 20ème BCP : « Le général De Gaulle n’a rien compris aux fellouzes ».

    En Septembre 1959, après le célèbre discours de De Gaulle sur l’autodétermination, le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) déclarera : « Ce discours est notre 1ère victoire politique ».

    Le 10 juin 1960, le colonel de l’ALN, SI SALAH, chef de la wilaya IV (Algérois),  décide de faire un putsch contre le GPRA et, reçu avec ses adjoints, les commandants Si Mohamed et Lakhdar à l’Elysée par De Gaulle, ils lui annoncent la reddition dans un premier temps des trois quart des combattants de l’ALN. Mais De Gaulle, ne voulant déjà plus entendre parler de l’Algérie française, leur opposera une fin de non-recevoir et ses services, par la voix d’Edmond Michelet, informeront le Ministre des Affaires extérieures du GPRA, Krim Belkacem de cette proposition de reddition. Commencera alors une purge sanglante « à la Amirouche » au sein de leurs partisans qui ne connaîtront aucune clémence de la part des « frères » installés en Tunisie. Le secret de cette entrevue avec le Maître de l’Elysée devant être rigoureusement gardé, tout sera mis en œuvre pour éliminer définitivement les derniers témoins et Si Salah et Si Mohamed seront tués par les troupes françaises dans des conditions plus que curieuses…

    Après l’échec du putsch d’avril 1961, les harkis, soucieux, désemparés et amers, répèteront inlassablement à leurs chefs : « Il fallait déclarer la mobilisation générale en Algérie, faire une levée en masse de harkis, renvoyer tous les appelés chez eux, et on avait le monde entier avec nous. »

    Mai 1961, nouvelle décision désastreuse du général président qui atterrera les Musulmans fidèles à la France : La trêve unilatérale accompagnée de la libération de 6000 fellaghas. Dès lors, l’ALN exsangue, forte de ces renforts successifs, va se reconstituer et reprendre de plus belle ses actions meurtrières sans réelle opposition des troupes françaises privées, par ailleurs, d’une partie de leurs unités d’élite dissoutes au lendemain de l’échec du putsch. A partir de ce moment, les supplétifs comprendront que, pour eux, c’est la fin et les premières désertions verront le jour -1 pour 1000 -.

    En janvier 1961, le général Crépin, successeur de Challe, avait promis que les harkis, considérés comme vainqueurs, auraient la première place dans l’Algérie future, et qu’ils resteraient groupés et armés pendant un an après le cessez-le-feu. Mais, dès l’été 1961, le gouvernement décida d’amorcer la réduction des effectifs des harkas et des autodéfenses et de « civiliser » les SAS, alors que Challe leur avait confié la responsabilité opérationnelle des Quartiers de Pacification.

    Les promesses de Challe (emprisonné) et de Crépin ne seront pas tenues et les négociateurs français d’Evian se préoccuperont très peu de l’avenir des musulmans fidèles à la France… Cependant, avec une inconscience révoltante, les déclarations officielles continuaient de pleuvoir. Dans une homélie fracassante, le général Gambiez s’était écrié à l’adresse des harkis : «Vous avez mené le bon combat. Soyez sans crainte, la France ne vous abandonnera pas ! » Et dans une déclaration aux cadres, Pierre Messmer, le ministre des armées, affirmait avec solennité : « Pour rassurer ceux qui combattent et se sont engagés à nos côtés, nous devons leur répéter la volonté de la France de n’abandonner aucun de ses enfants. »… Cela s’adressait aux Musulmans servant sous l’uniforme français.

    Pourtant le dégagement militaire avait commencé depuis le mois de juin 1961 par le rapatriement de deux premières divisions et l’évacuation de 1000 postes de protection de la population du bled. Mais afin de rassurer les consciences, on continuait d’assurer avec une apparente conviction qu’en aucun cas la population civile n’aurait à souffrir de ces mesures ou à voir sa sécurité diminuer…

    Quel leurre ! Pauvres Musulmans ! Vous avez accepté de faire partie des groupes d’autodéfenses, encouragés en cela par le sous-préfet ou le commandant de secteur : Vous serez mutilés puis égorgés ! Vous vous êtes engagés dans les GMS ;  vous êtes devenus harkis ou moghaznis, c’est-à-dire soldats de la France : Vous serez tués à la hache ou écorchés vifs! Vous étiez des fellaghas repentant, ralliés à la France, et le colonel Bigeard –bientôt général !- vous avait désignés pour le fameux commando Georges : Vous aurez les yeux crevés, les mains coupées, vous serez traînés dans les rues sous les huées d’une foule déchaînée et vous périrez après d’horribles tortures !

    Ce fut un des grands mensonges de ce drame algérien qui en avait vu tant, mais d’autant plus odieux qu’il couvrait l’abandon et la mort d’innombrables Musulmans livrés à la vengeance du FLN.

    Ces hommes étaient pourtant encore des Français, couverts et en principe protégés par les lois et par l’Etat français qui leur demandait  depuis des années de lui faire confiance. La conscience la plus élémentaire eut semblé devoir au moins amener le Pouvoir à informer le pays des mesures décidées et de toutes ses conséquences. Et ce fut une bien piètre et honteuse satisfaction que de se dire qu’en lui dissimulant, on avait épargné sa responsabilité…

    Mais qui aurait pu penser, en Métropole, que depuis sept ans des soldats Musulmans pourchassaient sans répit les fellaghas, que depuis sept ans ils mouraient pour la France et l’Algérie française… et que depuis des mois on cherchait à faire oublier –comme jadis en Indochine- leur existence ? Pendant que le silence les recouvrait, les projecteurs étaient braqués sur les dirigeants du FLN, assassins en puissance qui se pavanaient désormais dans les salons français et qu’il fallait à tout prix transformer pour l’opinion en hommes d’Etat, déjà partenaires et bientôt alliés.  Si les sphères dirigeantes ne savaient plus comment cacher cette nouvelle situation, le GPRA n’ignorait pas qu’il ne pourrait leur imposer son autorité que si auparavant, l’armée française les eût désarmés. Certains de ses membres reconnaissaient, qu’ils seraient, d’une manière sûre, trois millions à suivre activement et spontanément un mouvement que l’évolution de la situation provoquerait en faveur de la France. Ces hommes, ces Français, ces compatriotes, n’étaient pas un mythe. Ils étaient une réalité vivante.

    Du coup, l’Elysée prit peur. Il fallait à tout prix désarmer ces hommes trop zélés qui s’imaginaient encore pouvoir rester français… Le 4 Mai 1962, lors du Conseil des Ministres, De Gaulle déclara : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre  (sic, Alain Peyrefitte)».  Et ce fut, alors, l’ignoble campagne de désarmement, la conclusion du pacte tacite conclu entre le Pouvoir et le FLN…

    Après avoir évacué les postes militaires du bled et les avoir remis, intacts, aux ennemis d’hier, la troupe reçut l’ordre de désarmer les autodéfenses. Pour ces pauvres gens qui avaient eu confiance en la parole de la France et en ses officiers, la restitution des armes signifiait la mort à plus ou moins brève échéance. Sans doute, que les militaires avaient reçu des ordres stricts. Sans doute, ils se devaient d’obéir à ces ordres. Mais le serment de jadis de conserver l’Algérie à la France et de protéger cette population n’avait-il pas été prononcé ?

    A tous ces hommes désormais voués à la vindicte du FLN, il fallait ajouter ceux qui s’étaient engagés politiquement sans pour autant revêtir l’uniforme. Qui publiera jamais le nombre de maires, délégués spéciaux, conseiller municipaux, élus de tous ordres et fonctionnaires qui avaient déjà payé et qui paieraient encore de leur gorge tranchée, leur loyalisme ? Ceux qui s’étaient engagés volontairement du côté de la France connaissaient que trop l’article peu répandu de la charte issue du congrès de la Soummam qui les vouait avec leurs familles à la liquidation physique, pour trahison. Et les milliers d’assassinés depuis 1954 étaient la triste preuve que les Melouza (où le FLN massacra plus de 300 personnes en une seule nuit) n’étaient pas le produit de l’imagination…

    Dès lors, désarmés, livrés sans défense à la vindicte du vainqueur, le génocide des harkis commençait… Dans le bled où le drapeau vert et blanc remplaçait désormais le tricolore, les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions militaires français et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de sitôt oublier…

    Désormais, maîtres du bled (et bientôt du pays), forts de leur immunité et de leur impunité, les fellaghas se ruaient à la curée… En dépit des informations alarmantes qui lui parvenaient quotidiennement, le gouvernement français demeura inerte. Pire ! Il participa indirectement à ce génocide en livrant, lui-même, ces pauvres gens à la hache et au couteau des égorgeurs après que Louis Joxe (père de l’ex Ministre de l’Intérieur socialiste, Pierre Joxe), rédigea par deux fois leur condamnation à mort.

    « Télégramme n° 125/IGAA – 16 mai 1962 / Ultra Secret / Stric. Confidentiel.             Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut-Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d’unités. »                       Signé : Louis Joxe

    Directive de Monsieur Louis Joxe, Ministre d’Etat :  « Je vous renvoie, au fur et à mesure, à la documentation que je reçois au sujet des supplétifs. Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement, et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole, en dehors du plan général, seront renvoyés en Algérie, où ils devront rejoindre, avant qu’il ne soit statué sur leur destination définitive, le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et 11 avril ».   Et conscient du caractère odieux de cette décision, l’honorable ministre avait ajouté : « Je n’ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition, comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. »                                                                                 15 Juillet 1962             Signé : Louis Joxe

    Dans le même temps, le colonel Buis, ancien commandant du Secteur de Bougie, devenu général, écrivain et stratège prisé des médias, donnait depuis Rocher Noir des instructions aux termes desquelles il fallait limiter au maximum le départ des harkis pour la France. Conjuguée avec celles de Joxe, ces directives condamnèrent systématiquement ces pauvres gens. Dès lors leur avenir était tout tracé. Le gouvernement de Ben Bella allait s’en charger d’une manière expéditive…

    - A Iri-Llabi, des hommes furent enterrés jusqu’aux épaules, et sur ces têtes posées au ras du sol, une meute de mégères fut invitée à jeter des pierres. Certaines victimes, le crâne fracassé du premier coup, cessèrent vite de souffrir. Mais d’autres mirent des jours à mourir dans de terribles plaintes allant jusqu’à effrayer les troupeaux de chacals qui rôdaient flairant le sang.

    - Dans les Aurès, on coupa les mains et on creva les yeux des harkis et des tirailleurs abandonnés par les soldats français.

    -  A Tiaret, on les attacha à des poteaux plantés sur les places publiques et on les fit écorcher lentement à coups de canif.

    - A Orléansville, on jeta, vivants, ceux qui n’avaient pas pu fuir avec leur chef, le Bachaga Boualam, dans des cuvettes et des chaudrons d’eau bouillante.

    - A Nemours, la harka de la demi-brigade de fusiliers marins fut exterminée dans des conditions effroyables. Tous furent émasculés puis ébouillantés.

    - A Penthième (département de Bône), harkis et moghzanis furent décapités et leurs têtes exposées à l’entrée d’une cité. La consigne du FLN était de barbouiller de merde la tête de ces malheureux, consigne suivie par les enfants et surtout par les femmes.

    - A Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès, les harkis du Commandant Guizien qui s’étaient ralliés au Putsch d’avril 1961, furent exterminés avec leurs familles dans des conditions effroyables.

    Partout on fusilla après avoir torturé, on mura dans des bâtisses de pierres, on enterra vivants, on brûla sur des bûchers, on flagella, on égorgea, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés. Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent même des captifs à coups de dents !…

    Et dans toute l’Algérie ces mêmes scènes d’horreurs se renouvelèrent, ce qui fit dire au Commandant Pierre Granier : « On ne fusilla pas les moghzanis, on ne les pendit pas non plus. Simplement, des dizaines de fellagha les traînèrent par les pieds, par les mains, les frappant à coups de bâtons et de pierres. Ils moururent quarante-huit heures après dans d’indescriptibles souffrances… »

    Ni Jules Roy qui avait stigmatisé l’action des parachutistes français lors de la « bataille d’Alger », ni Mauriac, ni Sartre, ni Monseigneur Duval, ni les communistes, ni l’Eglise, ni les gaullistes, ni les « humanistes », ni les soldats du contingent qui avaient hurlé leur haine de l’Algérie, ni les officiers français qui avaient livré ces martyrs à la vindicte publique, ni les associations prétendument humanitaires, ni Hervé Bourges grand ordonnateur de « l’année de l’Algérie en France », conseiller et ami de Ben Bella, ne s’émurent le moins du monde. Aucune de ces hautes consciences qui font résonner le monde de leurs sermons et tiennent toujours prêtes des pétitions couvertes de signatures, ne vit dans ces massacres la moindre atteinte à la dignité des hommes et à leur liberté.

    Et l’horreur de la situation devint telle que le Lieutenant de Vaisseau Cucherat rejoignit les rangs de l’OAS et résuma dans un cri d’indignation à l’adresse des officiers Français toute cette tragédie : « Il n’y a pas en ce monde d’expiation qui puisse ressusciter les harkis ébouillantés, effacer les mutilations des suppliciés… réparer le suicide des pères désespérés, ou guérir les vieillards conduits à la folie par votre traîtrise et votre lâcheté. Il n’y a pas de drogue qui puisse endormir en vous cette honte et ce remords qui vous empêcheront de plus regarder jamais dans les yeux, à supposer qu’ils vivent encore, le chef de votre ancienne harka, ou le maire de votre regroupement, et tous ceux qui avaient cru en votre parole, s’étaient engagés derrière vous et à qui vous avez menti… »

    José CASTANO

    ada har 2018


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  • Après la guerre, des milliers de nazis ont réussi à prendre la fuite à l'aide de l'Église catholique

    Le passeport utilisé par Eichmann pour entrer en Argentine. Via Wikimedia Commons.

    En mai 1945, profitant du chaos qui régnait en Allemagne, où des millions d'anciens prisonniers de guerre, de forçats et de survivants de l'Holocauste étaient sur les routes, des milliers de nazis hauts placés en profitèrent pour filer à l'étranger. Parmi eux, rappelle l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, des criminels tels que Adolf Eichmann, responsable de l'organisation de la «solution finale», Josef Mengele, médecin au camp de concentration d'Auschwitz, et Franz Stangl, commandant des camps d'extermination de Treblinka et Sobibor.

    Sans le soutien de l'Église catholique, un si grand nombre de nazis n'auraient pas réussi à fuir:

    «Ils pouvaient compter sur un réseau de passeurs bien organisé en Autriche et en Italie. La CIA surnomma la route la plus empruntée la "ligne des rats": via les Alpes autrichiennes jusqu'au Tyrol du Sud, puis dans la ville portuaire de Gênes, et de là vers l'Amérique du Sud. De hauts dignitaires de l'Église catholique aidèrent avec zèle les assassins à s'exiler. Les criminels de guerre quittaient le territoire avec des passeports de la Croix rouge qui avaient été certifié par des prêtres. Ils furent également nombreux à gagner l'Espagne franquiste déguisés en moines, allant de monastères en monastères, et à quitter l'Europe depuis Barcelone.»

    L'évêque autrichien Alois Hudal, un nazi convaincu, et le prêtre croate Krunoslav Draganovic, responsable de la déportation de milliers de juifs et de Serbes sous la dictature des Oustachis durant la Seconde Guerre mondiale, furent des personnages-clefs de ces réseaux d'exfiltration. Le premier négociait directement avec le président argentin Juan Perón, grand admirateur d'Hitler, pour obtenir des visas pour les soldats allemands, tandis que le second produisait des faux papiers à la chaîne, faisant fortune en vendant ses passeports 1.400 dollars pièce aux anciens camarades nazis. Le Vatican était au courant de l'existence de ces réseaux. Pie XII fit même don de 30.000 lires à Hudal en 1949.

    La plupart des membres de l'Église catholique qui sont venus en aide aux nazis l'ont pourtant fait non pas par affinité idéologique mais par crainte du communisme, explique l'historien Gerald Steinacher, spécialiste des réseaux d'exfiltration des nazis, à la chaîne de télévision publique autrichienne ORF:

    «Le pape n'a certainement pas dit: aidez les criminels nazis à prendre la fuite! Mais la direction de l'Église catholique était majoritairement contre la politique de dénazification menée par les Alliés et voulait récupérer les Allemands aussi vite que possible dans la famille chrétienne de l'Europe afin de renforcer la lutte contre le communisme.»

    Les catholiques ne furent pas les seuls à venir en aide aux nazis qui ont fui l'Allemagne. Le service de renseignements de l'armée américaine de l'époque, le Counter Intelligence Corps (CIC), a ainsi organisé la fuite de Klaus Barbie vers la Bolivie en le faisant passer par l'Italie en 1951. Ce dernier avait été recruté comme espion trois ans plus tôt par le CIC.

     http://www.slate.fr

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