• Haïti : Des actes de cannibalisme dans le pays ? « Il y en a toutes les semaines, aucun doute là-dessus »

    Au pouvoir depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, il y a trois ans, le premier ministre haïtien, Ariel Henry, a été poussé à la démission, mardi, par des gangs de criminels dont l’emprise s’étend sur une grande partie de la capitale, Port-au-Prince. « Si Ariel Henry ne démissionne pas […] nous allons tout droit vers une guerre civile qui conduira à un génocide », avait prévenu « Barbecue », un des principaux chefs de gang.

    Ces derniers ont ainsi formé une sorte d’alliance temporaire, faisant des policiers et des soutiens au premier ministre leurs ennemis communs et les cibles de leur extrême violence. C’est dans ce contexte que de nouvelles rumeurs d’actes de cannibalisme ont ressurgi sur les réseaux sociaux.

    « Lorsque les gens se demandent ''comment cela peut-il être pire ?'', eh bien, dans le pire, on a les gangs cannibales », écrivait Elon Musk sur « X », lundi, en réaction à un article du Daily Star évoquant des faits de cannibalisme survenus lors des violences de ces derniers jours dans la capitale haïtienne.

    Fake off

    Toujours sur « X », une vidéo particulièrement atroce est devenue rapidement virale avant de tomber sous la censure des modérateurs. Dans cette séquence, « on peut voir un membre présumé d’un gang manger des parties de corps humain », affirme le site Times Now. « Des parties du corps d’une de leurs victimes qu’ils cuisinaient sur le feu », décrit l’internaute qui a posté ces images sur « X », cité par Times Now.

    Si la vidéo en question montre bien un acte de cannibalisme en Haïti, elle ne date en revanche pas de ces derniers jours et n’implique pas le chef de gang surnommé « Barbecue ». Vidéo originale à l’appui, supprimée aussi depuis, le journaliste@Megatron-ron affirme que cette vidéo remonte à deux ans. Selon lui, elle a été tournée lors « d’une bataille entre les gangs Gran Grif et Ti Mepri dans la vallée de l’Artibonite », toujours à Haïti.

    Pour Dan Cohen, un autre journaliste, auteur d’un documentaire « Another vision » sur le soulèvement en Haïti, cette vidéo mettant en cause Jimmy « Barbecue » Cherizier est le fruit d’une campagne de désinformation pour le décrédibiliser. « Regardez comment il parcourt les bidonvilles d’Haïti pour enflammer la conscience révolutionnaire parmi les masses, et vous comprendrez », a-t-il réagi sur « X ». Une théorie peu crédible estime Jean-Marie Théodat, haïtien et maître de conférences à Paris-1 : « Il n’a jamais été dans la logique des bandits de prendre le pouvoir, mais au contraire d’empêcher le pouvoir de s’exercer », estime-t-il. Pour lui, « il n’y a aucune chance que ''Barbecue'' devienne le nouvel homme fort d’Haïti », réprouvé qu’il est par tout ce que l’île « compte de forces vives ».

    « Des actes de cannibalisme, il y en a toutes les semaines »

    Si cette vidéo n’est pas d’actualité, d’autres non moins horribles le sont. « Je vous le confirme, des actes de cannibalisme, il y en a toutes les semaines », a déclaré à 20 Minutes l’attaché de sécurité intérieur de l’ambassade de France à Port-au-Prince. « Il y a des centaines et des centaines de vidéos sur le sujet, il n’y a aucun doute là-dessus », insiste le diplomate.

    « Oui cela existe, mais ce sont des actes totalement disruptifs avec la culture haïtienne », prévient Jean-Marie Théodat. « C’est le fait de bandits, sous l’influence de drogues dans une ambiance d’excitation morbide. L’effet recherché est de montrer sa détermination à ses ennemis », poursuit l’enseignant. Des actes « isolés », certes, mais tout de même récurrents « depuis trois ans que durent les violences ». Si Paris se veut optimiste sur une « transition politique inclusive en vue d’élections libres et démocratiques » en Haïti, l’universitaire rétorque qu’il faut avant tout « la paix civile ». Une éventualité inimaginable « à court terme » sans la neutralisation de « Barbecue » déplore Jean-Marie Théodat.

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  • Macron confronté à l'échec du plan «Marseille en grand».

    Emmanuel Macron est en déplacement surprise à Marseille au lendemain d’une opération anti-drogue «Place nette XXL», alors que 49 personnes sont mortes dans des narcomicides depuis janvier. Les riverains qui ont croisé le président ne lui ont cependant pas parlé du trafic. Le plan «Marseille en grand» patine.

    «Le but, c'est de détruire les réseaux et les trafiquants» : Emmanuel Macron s’est ainsi adressé à une femme du quartier de La Castellane ce 19 mars, quelques heures après son arrivée dans la cité phocéenne. Le président de la République effectue une visite surprise dans la ville portuaire au lendemain d’une vaste opération contre le trafic de drogue.

    Dans la matinée, Emmanuel Macron a déclaré sur les réseaux sociaux que se déroulait à Marseille et dans d’autres agglomérations du pays «une opération sans précédent […] pour porter un coup d’arrêt au trafic de drogue, assurer l’ordre républicain, faire "place nette"».

    Le 18 mars, l’opération «Place nette XXL» a en effet mobilisé des effectifs de police à Marseille et doit se poursuivre plusieurs semaines. D’importantes organisations criminelles ont été visées au cours des dernières semaines, notamment les deux principaux gangs, DZ Mafia et Yoda.

    Interpellé sur la précarité, la sécurité et la Palestine

    Pour ce treizième déplacement à Marseille en seulement sept ans, le président a échangé avec des riverains qui ne lui ont pas parlé de la question des stupéfiants mais d’autres problèmes.

    Ainsi, le président a-t-il vu une jeune fille lui demander si elle pourrait avoir une nouvelle maison alors que le problème du logement fait partie des enjeux du plan «Marseille en grand» lancé par Emmanuel Macron en 2021.

    En déplacement surprise à Marseille mardi 19 mars 2024, le président Macron a rejoint les ministres de la Justice et de l’Intérieur au lendemain d’une opération anti-drogue « Place nette XXL ». Les riverains qui ont croisé le président ne lui ont cependant pas parlé du trafic.

    Une mère de famille a également informé le président de sa volonté de quitter le quartier et son trafic, ce à quoi Emmanuel Macron a répondu : «Il ne peut pas y avoir de quartiers qui sont abandonnés.» Enfin, au volet international, une vieille dame a fait part de son inquiétude sur la situation à Gaza. La question palestinienne était d’ailleurs au cœur des préoccupations de nombreux riverains, dont l’un a évoqué le «deux poids deux mesures» entre le traitement du conflit entre l'Ukraine et la Palestine.

    Le député de La France insoumise Thomas Portes a d'ailleurs réagi à cet échange et affirmé sur X (ex-Twitter) : «Emmanuel Macron ne fait rien pour stopper le génocide du peuple palestinien. Il protège l’État israélien par un silence complice.»

    Le plan «Marseille en grand» patine

    Le président a par ailleurs eu un échange houleux avec un jeune garçon et une dame sur le rôle des forces de police. Le jeune homme a ainsi asséné au président : «Calmez vos petits CRS», alors que son interlocutrice a accusé la police de lancer des bombes lacrymogènes à la sortie des classes.

    Accompagné du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et du garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti, le président avait également à ses côtés la secrétaire d'État à la ville Sabrina Agresti-Roubache. Il devrait revenir dans l’après-midi sur son programme «Marseille en grand» qui, selon un rapport de la Chambre régionale des comptes, récemment révélé par Marsactu, souffre d'un manque de pilotage. Une critique reprise par le chroniqueur Joseph Macé-Scaron sur CNews qui estime que «pas un cinquième du budget n'a été dépensé».

    Son déplacement était scruté de près alors que l’année 2023 a été meurtrière à Marseille où 49 personnes ont trouvé la mort dans des règlements de compte sur fonds de narcotrafic. «Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille», s'était inquiétée début mars Isabelle Fort, responsable du service «criminalité organisée» du parquet de Marseille, devant la commission sénatoriale d'enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogue en France. 

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  • Peut être une image de 5 personnes et texte qui dit ’Le grand cinéma de Macron à Marseille...comme Marseille.. comme la dernière fois Emmanue Macron, le président de la République, était en visite ce 19 mars dans la cité de la Castellane, à Marseille. Un fois parti tout recommencera’


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