• Viva la France! Pour Mohamed-Cherif Abbas

    One two three, viva la France!

    Mohamed Lamari - Mohamed Cherif Abbes

    Sur la corruption des ministres, leur vie de pacha, leur propension à vivre hors de l’Algérie, beaucoup d’encre a coulé. Les ministres qui investissent leurs fortunes douteuses dans l’immobilier outre-Méditerranée et ceux qui ont installé leurs pénates en France sont la risée du peuple. Pour les nouvelles générations, le départ de l’ancien ministre des moudjahidine vers la France ne les affectent pas et ne les concerne  pas. Certains diront même qu’il peut aller à Tataouine si cela lui chante. Pour eux, un ministre corrompu de plus ou de moins n’a pas d’impact sur leur vécu. Sa participation au gouvernement, ses implications direct dans la gouvernance du pays depuis 20 ans presque ont brouillé à son glorieux passé qui ne veut plus rien dire aujourd’hui. Ironie de l’histoire, il rejoint le club peu enviable des grandes figures de la guerre de libération qui ont trahi les valeurs de Novembre après l’indépendance.

    Pour les faux moudjahidines et les faux magistrats, l’éclipse politique de Mohamed Cherif Abbas est synonyme de grande perte. Ministre de tutelle, il les a préservés du scandale par un silence coupable et a laissé un vrai patriote, Benyoucef Mellouk, endurer les persécutions et les pires humiliations. Quant aux  vrais moudjahidines, c’est un tremblement de terre que vient de produire l’ex-ministre. Qui va croire à son amour pour la patrie, maintenant qu’il a choisi de vivre sur la terre de Marcel Bigeard, de Jean-Marie Le Pen et de Paul Aussares? Lui, le chauvin, dont le ressentiment anti-français avait failli provoquer une crise diplomatique la veille de la visite de Hollande à Alger.  Il rejoint son fils à Lyon, disent les médias. Un fils qui, lui, grâce à la notoriété et la gloire de son père, a déjà fait souche en France…

    Sur le plan de la symbolique, le choix du lieu de la retraite dorée de Mohamed-Cherif Abbas est calamiteux. En Algérie, il avait tout à sa disposition. Il a rendu au pouvoir des services immenses en créant, en bénissant le bébé moustachu, en faisant l’autruche sur les milliers de crimes contre l’humanité. Il fut un ami du plus sanguinaire des ministres de la Défense. Avec Bouteflika, sa fonction sur l’échiquier politique devint plus importante. Dès 1999, il fut projeté ministre des moudjahidine. On lui doit d’avoir accepté de tenir en laisse les moudjahidine et de marginaliser les plus fidèles à l’esprit de Novembre. Il fut à la fois la verge du pouvoir et le détaillant de la rente auprès de ses anciens frères de combat. En politique, lui servant d’écran épais, les moudjahidine sont devenus une caisse de résonance comme toutes les organisations de masse. Il leur était impossible de demander des comptes au pouvoir ou de mettre au pilori les hauts responsables de la corruption. En haut de la caste, Abbas est la ponte même qui pouvait couler une vie douce et mourir de sa belle mort en Algérie.

    En politique toujours, puisque son passé fut utilisé comme un faire-valoir, lui et son parti, le RND, ont contribué à façonné l’Algérie d’aujourd’hui. Il est responsable de ce qui se passe aujourd’hui. Le pays est infesté de pillards à tous les niveaux ; comme un bateau fantôme, il dérive. Il se trouve dans une impasse politique inquiétante. En Économie, il court à sa perte. Ses villes sont sales, ses hôpitaux délabrés. Tout l’or du monde, tout le confort et l’honneur que lui donna le Pouvoir ne valent pas à ses yeux que l’on vit en Algérie. L’Algérie qu’il a participé à libérer et à gouverner est insupportable, invivable et pas assez digne de son rang. La France ! La France ! Tel est le message qu’envoie le grand moudjahid Mohamed-Cherif Abbas. Comme appelle-t-on quelqu’un qui quitte le bateau quand il est pris dans une tempête ? Est un geste d’un grand moudjahid ?

    Pas plus tard qu’hier, le ministre de la Défense, dans un colloque sur l’histoire, incitait les jeunes à s’inspirer et à imiter les actions des hommes de Novembre… À voir le comportement de Cherif Abbas ou de Yacef Saadi qui transféra illégalement son bas de laine vers la Suisse, pour ne citer que ces deux grands anciens combattants, on se demande si Gaïd Salah avait toute sa tête quand il s’adressa aux nouvelles générations.

    Les Algériens en voudront longtemps à ces ministres de pacotille, un phénomène de la dyarchie Bouteflka-DRS, sans liens affectifs avec leur terre natale ni leurs racines, qui ont un pied à Alger et l’autre à Paris, qui occupent le maroquin dans le seul but de se remplir les poches et se tailler avec le magot loin de l’Algérie. Mais s’il y a un seul parmi eux que l’opprobre poursuivra très longtemps, ce sera l’ancien ministre des Moujahiddine. Les vrais patriotes ne le lui pardonneront probablement jamais.


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