Des ouvriers du bâtiment travaillent sur certains chantiers publics en Wallonie pour moins de trois euros de l'heure. L'information est dévoilée par le magazine Soir Mag, qui révèle des preuves accablantes. Le secrétaire d'Etat à la Fraude sociale annonce des mesures contre le fléau du dumping social.
La preuve apportée par le magazine Soir Mag est une fiche de paie. La voici:
Le document affiche un salaire horaire de 2,80€ pour un ouvrier portugais qui a travaillé sur un chantier public. Il s'agit des travaux de la nouvelle prison de Marche-en-Famenne en 2012. 2,80€ de l'heure, c'est un salaire ridicule, et même illégal. "Le salaire minimum dans le secteur de la construction est d'un peu plus de 13€ de l'heure, donc 2,80€… C'est de la traite d'êtres humains. On ne peut pas justifier ça", explique Véronique Vanderbruggen, directrice de la communication de la Confédération construction.
Le droit européen permet le système de détachement
Le dumping social étouffe le secteur de la construction. Avec le système de détachement, prévu par le droit européen, une société étrangère peut venir travailler chez nous, mais à condition de respecter la loi. Ce qui n'est ici clairement pas le cas.
Le secrétaire d’état en charge de la Fraude sociale rappelle qu’un plan est en cours pour combattre le dumping, et notamment pour éviter les dérives sur des chantiers publics. "Il faut revoir les procédures d’attribution des marchés public. Le prix le plus bas ne doit plus être l’unique critère de sélection. Le cabinet du premier ministre étudie la question pour le moment", explique Bart Tommelein par communiqué.
15.000 emplois perdus en quelques années
"Maintenant il faut absolument qu'on puisse réglementer la présence sur chantier, le port d'un badge, le contrôle des salaires, et sanctionner pour arrêter ce dumping social. Il tue l'emploi et les entreprises belges qui veulent encore respecter les lois et travailler dans des conditions normales", estime Véronique Vanderbruggen.
Selon des chiffres de l’Onem, 15.000 emplois auraient été perdus entre 2011 et 2014 dans le secteur de la construction, c’est une baisse d’environ 10% des effectifs.
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