Pour Jean-Christophe Dumont, expert des migrations internationales à l’OCDE, « les immigrés contribuent à la richesse de la France ». Une antienne entendue et réentendue mille fois sur tous les tons et dans tous les médias, qu’il va falloir désormais peser au trébuchet des chiffres. La Banque mondiale vient de publier son rapport consacré aux transferts d’argent des migrants de tous les pays du monde vers leurs pays d’origine. Et ces migrants ne sont pas toujours sans le sou. Dans son récent rapport (page 7), l’organisme constate la hausse des montants gagnés (légalement ou pas) par les immigrés dans le monde. « En 2022, les envois de fonds vers les pays à revenu faible ou intermédiaire ont augmenté de 8 %, pour atteindre 647 milliards de dollars (613 milliards d'euros, NDLR), soit une croissance supérieure aux attentes il y a six mois. Cette augmentation est remarquable, car elle fait suite à une croissance de 10,6 % en 2021 dans un contexte économique qui semblait difficile en raison du ralentissement des économies mondiales. »
Un geste très généreux pour les familles, moins pour les pays d'accueil qui assistent à l'évaporation de la richesse produite.
12,8 milliards d'euros en 2022
Quelles sommes les migrants font-ils sortir des frontières françaises ? Pour répondre avec précision à la question, il faut se pencher sur un autre rapport, publié cet été : le rapport annuel 2022 sur la balance des paiements et la position extérieure de la France, publié par la Banque de France - pas vraiment une officine complotiste. Page 12, une simple ligne, parmi les « soldes des revenus secondaires », indique les « envois de fonds des travailleurs » : ces transferts atteignent 12,8 milliards d’euros en 2022 (près de trois fois le budget de nos prisons), contre 12,5 milliards en 2021 et 6,3 milliards en 2009. Conclusion de la fondation iFRAP, dans un article de juillet 2021 consacré au phénomène : « La politique migratoire et la mise en place de diasporas sur le sol national induisent donc des flux financiers privés spécifiques par envois des fonds aux familles et communautés "restées aux pays", comme par exemple aux Comores (où l’ensemble des fonds viennent de France). Il existe donc un effet "spécifique" de la politique migratoire sur la balance des paiements […] »
En 2021, BV s’était déjà penché sur le phénomène. Selon le rapport de la Banque de France, écrivions-nous, ces transferts financiers vont en priorité vers l’Afrique du Nord et subsaharienne. Cette perte sèche pour l’économie française s’ajoute, bien sûr, au coût direct de l’immigration en France. Certes, la France profite du travail de ses frontaliers en Suisse, par exemple, mais l’économie de la Suisse n’est pas celle de la France….
L'ONU encourage
Cette évaporation devrait être considérée comme un fléau par nos dirigeants élus, au moment où le pouvoir d’achat des Français s’atrophie comme peau de chagrin. Mais on n’entend pas Emanuel Macron ni l’impécunieux Bruno Le Maire se plaindre, et pour cause : le mondialiste est cohérent. L’ONU, qui a inventé un mot pour désigner ces prélèvements directs dans l’économie des pays dits riches et déversés par les migrants dans leurs pays d’origine - les « rémittances » -, encourage le phénomène de toute sa puissance de propagande. Jusqu’à inaugurer une Journée internationale des envois de fonds à la famille, le 16 juin.
« Cette journée reconnaît la contribution de plus de 200 millions de migrants à l'amélioration des conditions de vie des 800 millions de membres de leurs familles restés au pays et à la création d'un avenir porteur d'espoir pour leurs enfants », se réjouissent les Nations unies, qui précisent clairement : « Cette journée est désormais pleinement reconnue au niveau mondial, et incluse comme l'une des initiatives clés pour la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (objectif 20), appelant également à la réduction des coûts des envois de fonds et à une plus grande inclusion financière par le biais des envois de fonds. »
Donc, l’appauvrissement de l’Europe et de la France, pays et continents riches, c’est bien. Sacrifiés, piétinés par leurs propres élus, les millions de Français qui peinent à joindre les deux bouts apprécieront.
Marc Baudriller
Source : http://bvoltaire.fr
On comprend que les familles africaines se cotisent pour payer des passeurs