• L’héritage posthume de Bouteflika dont se seraient bien passés les Algériens !

    L’héritage posthume de Bouteflika dont se seraient bien passés les Algériens !

    Excédé, le gouvernement algérien accuse tous les lanceurs d’alerte comme « des malades qui cassent tout ce qui est algérien ! » et je vous assure que ce n’est pas de moi dont il est question !

    Il s’agit en finalité du projet pharaonique qui était le rêve de Bouteflika et qui devient, enfin pas encore mais presque, une réalité.

    En 2008 le coût du projet avait été estimé à environ 900 millions de dollars, avec un délai de réalisation de quatre années.

    Dix ans plus tard, c’est loin d’être terminé et la facture s’élève déjà à plus de 2,2 milliards de dollars et le coût global réajusté à environ 4 milliards de dollars.

    Pour nombre d’Algériens il s’agit déjà d’un sujet d’ironie un peu amère à avaler tout de même.

    Il y a les « fatalistes » : « La mosquée se terminera quand Allah le voudra bien ! »

    Il y a les « réalistes », c’est-à-dire les compagnies d’assurance qui refusent d’assurer une telle réalisation, surnommés déjà « La tour de Pise d’Alger », et cela pour bien des raisons techniques.

    Il y a les « humoristes » : « Une salle de prière de 20.000 m2 offrant 120.000 places ! Elle sera toujours aux ¾ vides, à part faire venir des cars de touristes pour la remplir ! » (Il est vrai qu’à constater la faible fréquentation de la pourtant récente et visitée mosquée Hassan II, à Casablanca, et celle des autres mosquées de la capitale de l’Algérie, on peut se poser la question ?)

    D’autres se demandent par quels moyens de transports vont se rendre les 120.000 pratiquants alors que le parking ne compte que 4000 places ? Et qu’en plus de cette immense salle de prière, les bâtiments comprendront une Centre culturel pour 3000 personnes, une bibliothèque d’un million de livres, pour 1800 personnes, la Maison du Coran, un musée d’Art et de l’histoire de l’islam en Algérie, sur 15 étages, plus des salles de cinéma, de conférences, des restaurants, des cafés, des boutiques artisanales, etc.

    Et, enfin, les « politiques », qui ont bien des raisons de s’inquiéter. Pour eux, cette grandiose réalisation doit absolument être terminée avant la fin du présent quinquennat présidentiel, c’est-à-dire 2019 car, si ce n’était pas le cas, Bouteflika devra absolument prolonger par un cinquième quinquennat s’il veut inaugurer la principale et gigantesque œuvre de sa longue présidence.

    Et cela, pour eux, c’est hors de question.

    Construite sur 27 hectares, sur le bord de mer, à l’embouchure de l’oued El Harrach, sur un terrain particulièrement sablonneux et instable. De nombreux experts, de toutes nationalités, se sont prononcés sur le risque d’effondrement de tout l’édifice, dans le cas d’un fort séisme, par exemple de puissance 7 sur échelle de Richter, comme ceux qu’a déjà connu l’Algérie.

    Cela a été confirmé par Abdelkrim Chelghoum, président algérien du « Club des risques majeurs ».

    Mais le site où est construite cette mosquée a été choisi, en 2008, par le ministre des affaires religieuses et le président Bouteflika l’a approuvé, ainsi que la maquette. Donc le débat est clos.

    Cette mosquée sera la plus grande mosquée d’Afrique, et la troisième du monde après les mosquées de La Mecque et de Médine (Bouteflika souhaitait la plus grande du monde mais il a dû s’incliner devant les religieux, qui le lui ont interdit).

    Tout de même, son minaret sera, lui, le plus haut de toutes les mosquées du monde arabe, avec ses 267 mètres (plus haut de 60 m. que celui de la mosquée Hassan II à Casablanca).

    17.000 ouvriers, dont 7000 chinois, travaillent jour et nuit à son édification.

    Le dôme d’acier gigantesque est fabriqué en Chine et sera transporté depuis Shanghai par un cargo spécialement aménagé.

    Le plus grand tapis persan du monde a été commandé et fabriqué en Iran. Plus d’un hectare tissé à la main, une véritable fortune, déjà livré à l’Algérie mais entreposé dans un endroit mal adapté il a été pratiquement « bouffé » par les rats. Il faut en commander un nouveau.

    En Algérie on ne manque pas de souligner, avec amertume, que le coût de cette mosquée (Un véritable gouffre financier, 2% de tous les revenus des exportations de l’Algérie, dilapidés pour la plus grande gloire du « chef ») aurait permis la construction de 20 CHU et de plusieurs milliers de logements sociaux, qui font cruellement défaut.

    « L’Algérie, un pays riche peuplé de pauvres », jamais ce slogan n’aura été aussi vrai, et les responsables sont ceux qui l’ont dirigé depuis l’indépendance.


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