• Le bel été de Poutine.

    Le bel été de Poutine.

    Le Tsar est persuadé que la résolution des Occidentaux sera moins forte que la sienne. Et il a raison. Rien ne s’est passé comme prévu, du côté de l’Otan.

    Je reprends ce titre de Philippe Gélie dans le Figaro, car il illustre parfaitement la réalité du moment. Et si nous voulons résumer la situation en quelques mots, voici le bilan.

    1. La contre-offensive a totalement échoué et la troisième armée otano-ukrainienne est quasiment détruite, après s’être fracassée sur les fortifications de Sourovikine, totalement infranchissables.

    Marc Legrand, dont les chiffres sont similaires à ceux du ministère russe de la Défense, annonce 50 370 tués au 75e jour de la contre-attaque, dont 900 tués et 1060 blessés pour la seule journée d’hier.

    Les 200 km2 repris par les Ukrainiens sur les 100 000 km2 perdus, Crimée incluse, sont insignifiants, puisque les Russes avancent partout, notamment sur Kupiansk et dans la région de Kharkov.

    Kiev a perdu 400 000 tués et autant de blessés en 18 mois. Une hécatombe voulue par l’Otan, totalement responsable de cette tragédie et de ce bain de sang par procuration.

    Car n’oublions pas l’essentiel, à 180° du discours otanien :

    – C’est la CIA qui a renversé en 2014 le pouvoir pro-russe en place à Kiev

    – C’est Kiev qui a mené pendant huit ans une guerre sans merci contre les populations russes du Donbass, faisant 15 000 victimes

    – C’est Washington qui a refusé de répondre aux multiples demandes de Poutine sur les garanties de sécurité en Europe, la dernière tentative de paix russe datant de décembre 2021

    – Ce sont la France et l’Allemagne qui ont sabordé les accords de Minsk et trompé sciemment Moscou pour mieux armer l’Ukraine

    – Ce sont les Anglo-Saxons qui ont interdit à Zelenski de négocier dès les premiers jours de la guerre, puis en mars 2022, lui promettant des armes et la victoire finale

    – C’est l’Ukraine qui envisageait une offensive majeure contre le Donbass, dès mars 2022

    – C’est à la demande des régions séparatistes que Moscou est venue secourir les populations du Donbass, persécutées depuis huit ans avec l’aval des Occidentaux, qui refusaient d’appliquer les accords de Minsk, lesquels auraient évité la guerre.

    En résumé, il n’y a qu’un seul agresseur responsable de cette boucherie : l’Otan, qui a préparé cette guerre depuis 2014 avec le soutien de tous les valets de Biden.

    2. Les sanctions économiques, qui devaient mettre Moscou à genoux en trois mois et semer la révolte en Russie, ont totalement échoué. La cote de Poutine est au plus haut et il devrait être réélu dans sept mois avec un score à l’africaine, sans besoin de tricher comme Biden.

    La croissance économique russe est supérieure à celle de l’UE, le chômage est à son plus bas historique, l’industrie représente 32% du PIB contre 10% en France et l’agriculture connaît une production record. Pétrole, gaz et matières premières ont trouvé d’autres débouchés que l’UE, qui risque de connaître un hiver catastrophique en se privant de l’énergie russe.

    Signalons à Bruno Le Maire, notre lumière de Bercy, que la dette russe représente 13% du PIB contre 115% en France. Quand on est nul en maths, on ne tient pas les cordons de la bourse. Ce génie de la finance nous a mis 700 milliards de dettes supplémentaires sur le dos.

    Chaque Russe, bébés compris, est endetté de 1500 euros. Mais chaque Français est endetté de 45 000 euros. Y a pas photo !

    On est loin de la débandade militaire et de la débâcle économique promises par les idiots d’Occidentaux, suffisamment stupides pour ignorer à la fois la puissance de l’armée russe et la solidité de l’économie, peu financiarisée mais qui s’appuie sur une puissante industrie, une forte agriculture et un trésor de matières premières inestimable, représentant 20% des richesses minières mondiales. Tout le contraire de la France, qui ne fabrique et ne produit plus grand-chose, mais a tout misé sur les services. Elle n’a dorénavant ni pétrole, ni idées.

    Les industries d’armement russes tournent à plein régime, alors que les stocks occidentaux sont épuisés. Comme en 1942-43, les usines se sont adaptées aux besoins. La Russie, en manque munitions dès mars 2022, c’est encore un conte de fées dont les médias occidentaux raffolent. Chaque jour, un illuminé nous sort une nouvelle fable encore plus grotesque que la précédente.

    Poutine malade et mourant, ou bien les jeunes soldats russes appelant leur mère en pleurant, l’armement russe obsolète datant de l’ère soviétique, resteront dans les annales. Les ingénieurs de l’armement russes sont visiblement les meilleurs du moment. La panoplie des armes russes du futur est impressionnante.

    3. La population russe ressent peu la guerre au quotidien. La vie suit son cours normalement. Rues, commerces, restaurants et bars ont l’apparence d’un pays en paix. Il n’y a pas eu des vagues de mobilisation comme en Ukraine. Et si la guerre fait malheureusement des victimes, des veuves et des orphelins, il y a beaucoup moins de soldats tués dans le camp russe qu’en Ukraine.

    Les drones qui tentent de frapper Moscou ne perturbent pas la population qui vit avec et affiche son flegme habituel. D’ailleurs ces drones font surtout des blessés légers. “Il n’y a pas de peur sur la ville”.

    Les stations balnéaires sont pleines à craquer, les Russes passant leurs vacances chez eux.

    Bref, la vie estivale se poursuit sans l’angoisse de la guerre, pour la majorité des Russes qui n’ont pas un proche sur le front.

    Côté Kremlin, on se prépare à une guerre longue, bien loin des plans initiaux de février 2022.

    Poutine, qui espérait régler la question du Donbass en quelques semaines comme en Crimée, n’avait pas prévu une telle réaction obstinée de l’Otan. De leur côté, les Occidentaux n’avaient jamais imaginé que la Russie afficherait une telle capacité de résistance aux sanctions économiques et ferait face à l’aide militaire colossale fournie à Kiev. Le résultat est une guerre qui s’éternise en saignant le peuple ukrainien, victime des fous furieux du Pentagone qui refusent la défaite et ses terribles conséquences pour l’Occident.

    Face à cette obstination, Poutine veut porter les effectifs de son armée à 1,5 million d’hommes d’ici 2026 et augmente la limite de la conscription à 30 ans au lieu de 27. Dans la tête des Russes, un affrontement avec l’Otan décadent reste une possibilité, avec une Amérique belliqueuse et dominatrice, incapable de vivre en paix.

    Dans un éclair de lucidité, Nicolas Sarkozy, qui a commis la faute impardonnable de réintégrer le commandement de l’Otan, vient de déclarer que l’Ukraine doit rester neutre, en ne rejoignant ni l’UE, ni l’Otan. Quant aux frontières de l’Ukraine, il faut oublier tout retour à celles de 2014. Il n’y aura pas de retour en arrière pour Poutine.

    Les russophobes ont oublié les leçons de l’histoire. Les Russes ont vaincu les deux plus puissantes armées de leur temps, la Grande Armée de Napoléon et la Wehrmacht de Hitler. Deux aventures militaires qui se sont terminées avec l’armée russe à Paris, puis à Berlin.

    Soyons assurés que la détermination de Poutine et du peuple russe ne faiblira pas.

    Jacques Guillemain

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  • Commentaires

    1
    Lundi 21 Août 2023 à 11:16

    on     savait     pourtant,      en  regardant     du   côté      de   l' Iran,     ou    de  la   Corée    du   Nord

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