• LE PLAN SIMOUN. Mai .Juin 1962 "la rafle" des jeunes pieds noirs .

    Merci pour la photo à Algerazur.

    LE PLAN SIMOUN.

    Pour mettre les points sur les "i" de certains qui pensent que la jeunesse pied noir s'est défilée.....

    Ce SATANIQUE DE GAULLE AVAIT PENSE A TOUT.

    Juin 1962. 

    Plusieurs Noratlas en provenance d'Algérie atterrissent sur l'aéroport militaire de Strasbourg. Par dizaines, des jeunes gens descendent, encore étourdis des 4h45 qu'à duré ce voyage pénible et bruyant. 

    Partis de Boufarik le matin pour une "destination inconnue", ils se retrouveront le soir incorporés dans différents régiments des Forces Françaises en Allemagne, à plus de deux mille kilomètres de leurs familles et de leurs proches. Seule consolation, si on peut dire : un papier de l'administration militaire attestant de leurs premières heures de vol. 

    C'est réglementaire, et peut servir à leur avancement... 

    Quelle dérision par rapport à ce transbordement brutal subi au mépris d'autres règlements ! 

    Cette opération -pudiquement dénommée "appelés anticipés" par la presse -reste toujours largement méconnue des historiens. 

    Nom de code militaire : Simoun.

    De quoi s'agit- il ? Laissons parler les faits. Il suffit de relire La Dépêche d'Algérie (17 Mai 1962, page 3).

    Conseil des Ministres du 16 Mai 1962. M. Pierre MESMER a fait approuver le principe d'une ordonnance sur la mobilisation des jeunes gens de 19 ans résidant en Algérie. Ce principe a été retenu par le Conseil.

    " Les événements actuels en Algérie, a déclaré M. Alain PEYREFITTE, rendent souhaitable que des jeunes gens y soient soustraits dans toute la mesure du possible aux influences subversives des milieux qui les entourent, qu'ils soient protégés contre les actes qu'inspirent ces influences."

    On ne saurait être plus clair : il s'agit bel et bien d'organiser une rafle, de déporter des jeunes gens susceptibles de militer pour l'OAS, et donc susceptibles de contrecarrer la politique du Général de GAULLE.

    Mais si le gouvernement veut mettre les formes, la manière se charge de démontrer que l'intention humanitaire reste un leurre. De la mobilisation des jeunes gens de 19 ans, on glisse vite (cf. arrêté d'application du 22 Mai) aux "jeunes gens domiciliés à Alger et Oran" sans faire référence à l'âge.

    En l'absence d'étude sérieuse sur cette opération et la population qu'elle a touchée, on en est pour l'instant réduit à réunir quelques éléments épars. Ce qui est sûr, c'est que de jeunes sursitaires - des étudiants, notamment - verront leur sursis brutalement résilié au mépris de l' engagement de la parole de l'Etat... 

    Par ailleurs, certains "appelés anticipés" ne répondront pas à un tel appel, tombant alors sous le coup de la désertion...

    Lors du vote sur une motion de censure, le 4 Juin, M. RENUCCI s'insurge contre cette "discrimination territoriale et raciale" et évoque le "traumatisme psychologique dont souffriront ces jeunes incorporés dans les unités de Métropole : on leur impose une sorte de STO, on leur fait porter moralement une étoile jaune". (La Dépêche d'Algérie, 5-6 Juin 1962).

    Le gouvernement n'a cure de telles remarques. Une dépêche de l'Agence France Presse (reprise par La Dépêche d'Algérie du 8 Juin 1962) annonce

    :"1.500 jeunes mobilisés d'Algérie sont attendus au Bourget. Paris (AFP) ? Environ 1.500 jeunes Français d'Algérie appelés sous les drapeaux sont attendus du 7 au 12 Juin à la base militaire du Bourget à bord d'avions spéciaux affrétés par le ministère des Armées. Le premier des dix-huit avions prévus pour cette période devait atterrir dans la soirée d'hier, en provenance de Boufarik, et ayant à bord 85 jeunes conscrits."

    La dépêche d'Algérie du même jour titre en dernière page :"400 jeunes Algérois "mobilisés anticipés" ont "rejoint". Ils seront acheminés aujourd'hui sur la Métropole et, surtout, sur l'Allemagne."

    En terre germanique, au moins, ces jeunes n'entraveraient pas la politique gaulliste en Algérie...

    Les opérations continueront encore après cette date puisque on sait que le 16 Juin des Noratlas en provenance de Boufarik atterriront à Strasbourg...

    Alors, question : combien de jeunes gens ont été touchés par ce qu'il faut bien appeler une rafle ? Et pourquoi les historiens sont si peu bavards à ce sujet ?

    http://algerazur.canalblog.com/archiv…/…/06/06/32174267.html

    Le plan Simoun ou la mobilisation anticipée des conscrits européens d’Algérie en juin 1962

    https://rha.revues.org/7584#tocto1n1

    Le plan Simoun la conscription obligatoire des jeunes Français d'Algérie en mai 1962.

    http://babelouedstory.com/thema_l…/histoire/12036/12036.html

    http://alger-roi.fr/…/pages_liees/410_plan_simoun_pnha2


  • Commentaires

    1
    dalmau
    Mercredi 29 Août 2018 à 12:18

    Mon mari né le 15.7.1941 à Hussein-Dey, a été "cueilli" à la sortie d'un cinéma du centre d'Alger lors de cette opération Simoun dont il a parlé tout au long de sa vie (mon mari est décédé le 5.12.2015). Le traumatisme oui, on peut parler de traumatisme. Dès sa sortie d'avion au Bourget, il a été dirigé sur DOULLENS dans la Somme, ses parents affolés ne savaient pas où il était, et lui ne savait pas où ils étaient. Le temps qu'il arrive à se faire muter à Lyon-Bron (il travaillait à Air Algérie et voulait se retrouver dans l'armée de l'air, pas dans l'armée de terre), il apprenait que ses parents étaient à QUINGEY dans le DOUBS, village alors de 800 ha en Franche-Comté. Il s'est sauvé, a fait du stop sans trop savoir comment faire pour rallier Quingey....Ses parents venaient d'y arriver, logés par l'EDF qui employait mon beau-père après la traversée en bateau (la valise ou le cercueil), l'errance pendant quelques jours sur les quais à Marseille etc.....Mon mari a réintégré la caserne une fois qu'il a eu vu ses parents et que tout le monde ait été rassuré, même si moralement, c'était la débâcle complète ! Heureusement, mes beaux-parents ont été très bien accueillis à Quingey. Je suis née à Quingey en 1946, la maison de ma grand-mère qui m'a élevée était contigüe à celle de l'EDF. C'est ainsi que j'ai connu la famille Dalmau et mon futur mari que j'ai épousé en 1965. Hiver 1962 : les DALMAU comme les milliers de pieds-noirs déracinés, ont failli mourir de froid. Gabrielle DALMAU - BESANCON 

      • Mercredi 29 Août 2018 à 12:36

        Merci Madame pour ce commentaire bien douloureux dont connaissant la cause  ( Né a Bab-El-Oued ) en 1948 et torturé par le FLN a l'age de 13 ans en juillet 1962 après le massacre du 5 juillet à Oran ... La valise le 9 août 1962 par bateau vers l'exil...

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