• Marseille : face aux dealers, l’université capitule.

    Marseille : face aux dealers, l’université capitule.

     
     

    À compter du vendredi 6 octobre, et pour une durée d’une semaine au moins, l’antenne Colbert de la faculté d’économie et de gestion de l’université Aix-Marseille fermera ses portes.

     La décision prise par le doyen de l’université, Bruno Decreuse, ce mercredi 4 octobre, est motivée, non pas par la présence de punaises de lit ou par la nécessité d’effectuer des travaux en urgence, mais par des problèmes d’insécurité liés au trafic de drogue qui a lieu autour de la faculté.

    Dans un courriel adressé aux étudiants, le doyen explique : « Au cours des dernières années, l’insécurité et l’insalubrité du quartier se sont fortement intensifiées. La sécurité des étudiants, des enseignants et des membres du personnel n’est aujourd’hui plus assurée. » En effet, plus le temps passe et plus la situation empire, autour de la place de la Halle-Puget (Ier arrondissement), à quelques mètres seulement de l’université, où un point de deal s’est installé. Preuve de cette dégradation : depuis la mi-août, quarante-deux opérations de CRS ont été réalisées et une vingtaine d'individus ont été interpellés dans le secteur.

    La multiplication des règlements de comptes en pleine rue au cours de ces dernières semaines, dans la cité phocéenne, vient également renforcer ce sentiment d’insécurité. La crainte qu’un étudiant ou un membre du personnel puisse être une victime collatérale de la guerre que se livrent les narcotrafiquants grandit. C’est donc pour ne prendre aucun risque que les 1.500 étudiants du site sont renvoyés chez eux. Ils suivront les cours à distance tandis que le personnel (environ 50 personnes) sera soit en télétravail, soit déployé sur d’autres sites.

    Dans une interview accordée à RMC, Yann Soltermann, étudiant en droit à l'université d'Aix-Marseille et président local de l'UNI, confirme que la situation était devenue invivable pour les étudiants : « Cela fait des années qu'on alerte sur l'insécurité autour du site. Ça a commencé avec l'installation de migrants entraînant des rixes et, aujourd'hui, l'installation de points de deal actifs tout au long de la journée. » Il déplore, néanmoins, la décision qui a été prise : « C'est un aveu d'échec, car on se plie aux dealers. » Pour Bruno Decreuse, il s’agit plutôt d’une action qui vise à « dénoncer l’insécurité et l’insalubrité chroniques du quartier ». Avec cette fermeture, la faculté espère que « des réponses adaptées et rapides afin de sécuriser ce quartier » seront trouvées.

    En attendant, aucune solution n’est écartée. La prolongation de la fermeture de la faculté, « la privatisation de la place devant l'université », comme l’a rapporté le président de l'UNI, voire la délocalisation du site Colbert vers une autre antenne. Un dénouement impensable pour la préfecture de police des Bouches-du-Rhône dont « l'objectif est de reprendre le terrain » mais qui n’est pourtant pas à exclure. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un service public se retire, faute de pouvoir fonctionner dans un environnement sûr.

    Pour rappel, début septembre, un hôpital psychiatrique situé à quelques encablures de la faculté avait dû fermer car son personnel se sentait « en insécurité avec de nombreux points de deal à l’extérieur », comme l’a rapporté Stéphanie Rouquié, journaliste à CNews. Le centre de soins n’est cependant pas resté vide bien longtemps puisque, « la semaine dernière, le département a décidé d’occuper ce bâtiment pour loger des mineurs isolés ».

    Pas sûr que cela aide les forces de l’ordre à reconquérir ce territoire perdu…

    MAJ le 05/10/2023 à 21:34 : Le site Colbert de l'université Aix Marseille (AMU) restera finalement ouvert avec la présence permanente de policiers, a annoncé l'université ce jeudi 5 octobre.


  • Commentaires

    1
    Samedi 7 Octobre 2023 à 10:59

    là    encore      du  baratin  par   Macron,   Darmanin !

    des   opérations    ponctuelles    qui    ne    servent    à   rien !

     Il  faut    comme   en   Colombie   et  au   Brésil   envoyer     l'    armée

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