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Nicolas Dupont-Aignan fâche les descendants de De Gaulle
Nicolas Dupont-Aignan fâche les descendants de De Gaulle
VIDÉO. Le petit-fils du Général s'agace de l'utilisation de l'étiquette "gaulliste" par le président de Debout la France, rallié à Marine Le Pen.
LE POINT.FR (AVEC AFP)Il le met en avant dans toutes ses prises de parole : « de Gaulle » est au cœur du discours de Nicolas Dupont-Aignan depuis des années. Hier encore, au meeting de Marine Le Pendurant lequel il a été invité à s'exprimer, le président de Debout la France l'a revendiqué : « Je suis gaulliste, humaniste, républicain », a-t-il lancé devant les militants FN.Une revendication qui n'est pas au goût de tous, depuis son accord de gouvernement passé avec Marine Le Pen en cas de victoire de la candidate frontiste au second tour de la présidentielle, rapporte le site d'Europe 1. Ainsi, Yves de Gaulle, petit-fils du Général, déplore, dans une tribune intitulée « Ça suffit ! Rappel aux gaullistes et aux autres », la récupération du nom de son grand-père par l'extrême droite. Sans citer de noms, il y dénonce ceux qui « cachent leurs petites médiocrités sous l'étendard du gaullisme », qui n'est « pas un parti, encore moins un front ». « Charles de Gaulle, son mouvement, son action, son ambition pour la France appartiennent à l'Histoire, c'est-à-dire à tout le monde », écrit l'ancien conseiller référendaire à la Cour des comptes, aujourd'hui âgé de 65 ans, dans cette tribune adressée à l'Agence France-Presse.
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Une « insulte » à sa mémoire
L'auteur d'Un autre regard sur mon grand-père Charles de Gaulle déplore qu'on « insulte sa mémoire comme son héritage en les rabaissant au niveau de soi-disant disciples qui ont commis toutes les erreurs, accepté toutes les compromissions pourvu qu'elles les servent et qui cachent leurs petites médiocrités sous l'étendard du gaullisme ». « Et que dire de ceux qui l'ont toujours combattu, déchu de sa nationalité, condamné à mort pendant la guerre, cherché à le tuer plusieurs fois au début de la Ve République, vilipendé sa politique d'émancipation des peuples, de renouveau de la patrie, de la grandeur d'un État juste et conquérant ? Leur haine est toujours présente. Leurs disciples sont toujours là, qui n'ont pas changé. Ils sont la régression, la négation et l'exclusion », accuse Yves de Gaulle dans une condamnation implicite de l'extrême droite.
« De Gaulle est une ambition pour chaque Français, d'où qu'il vienne. (...) Ce mouvement de liberté qu'est le gaullisme (...) n'est pas un parti, encore moins un front. De Gaulle, c'est l'avenir dans l'ouverture aux autres, frontières économiques, peuples et pays, sans renier les intérêts du nôtre ; de Gaulle, c'est un État libre et fort, capable d'agir, de fixer les règles du jeu, de n'oublier personne au bord du chemin ; de Gaulle, ça rime avec les trois couleurs de notre drapeau et les devises de la République », souligne-t-il encore. « Dans cette campagne électorale où bien peu de l'essentiel a été abordé, que ceux qui se rallient ou défendent le côté obscur de la France aient le courage d'assumer sans se cacher. Surtout pas derrière l'excuse d'un prétendu gaullisme ! Tout ne peut pas se dire ! Honte à ceux qui oublient ou, pire, dévoient le message de ce qui fut notre honneur ! » ajoute Yves de Gaulle sans citer de noms.
Une position partagée notamment par l'historien Jean-Noël Jeanneney dans une tribune publiée dans Le Monde le 30 avril dernier : « Ce qu'incarne le FN perpétue tout ce contre quoi de Gaulle a élevé sa stature », assure-t-il.
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