• En Algérie, le français est remplacé par l’anglais à l’université

    En Algérie, le français est remplacé par l’anglais à l’université

    Le gouvernement algérien va devoir former les enseignants algériens en un temps record. Crédits photo: Artur Sarkisyan/Artur - stock.adobe.com   

    C’est un pied de nez à la France. En remplaçant le français par l’anglais dans certains cours, l’Algérie veut se positionner à l’international.

    Les relations franco-algériennes, déjà détérioriées, ne risquent pas de se réchauffer avec cette annonce. Ce samedi 1er juillet, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur algérien a indiqué aux présidents des universités de son pays vouloir faire adopter «l’anglais comme langue d’enseignement», indique le journal panarabe Asharq Al-Awsatdans un extrait traduit par le Courrier international.

    Concrètement, le secrétaire général a indiqué vouloir former dans les plus brefs délais 80% des enseignants universitaires afin qu’ils puissent enseigner en anglais. Un accent particulier est porté sur les matières scientifiques comme la médecine ou les mathématiques, indique le média Al-Quds Al-Arabi .

    L’empreinte persistante du colonisateur

    Une décision appréciée par certains universitaires, qui y voient l’occasion de se hisser dans les classements internationaux, comme l’indique Laïd Zeghlami, enseignant en sciences de l’information et de la communication à l’université d’Alger sur le site Maghreb Info . L’initiative est qualifiée de «fort louable» par l’enseignant, selon lequel l’anglais est devenu une langue indispensable pour s’intéresser à «la biotechnologie, la nanotechnologie, l’intelligence artificielle».

    Mais au-delà des classements internationaux, c’est surtout la place du français qui est remise en question. La langue de Molière est encore très ancrée dans la vie quotidienne des Algériens, soixante ans après la fin de la colonisation. Une présence critiquée par ceux qui revendiquent la fin de l’enseignement en français, voyant dans cette langue l’empreinte persistante du colonisateur.

    De l’anglais dès l’école primaire

    Difficile, donc, de ne pas faire le rapprochement avec les récentes tensions qui ont opposé Paris à Alger autour des visas et des laissez-passer consulaires en février dernier. Date depuis laquelle l’Algérie reproche à la France d’avoir accordé sa protection à Amira Bouraoui, une militante du mouvement d’opposition, faisant l’objet d’une interdiction de quitter l’Algérie mais bénéficiant d’une double nationalité franco-algérienne. Lors de son arrestation à Tunis, une intervention du consulat français sur place lui avait permis de rejoindre Lyon par avion. Depuis, Alger ne délivre plus de laissez-passer à la France et a même rappelé son ambassadeur à Paris.

    D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que l’enseignement de la langue de Molière est modifié précipitamment. En octobre 2022 déjà, le président algérien Abdelmadjid Tebboune annonçait vouloir introduire l’enseignement de l’anglais dès la 3e année de primaire, soit en même temps que le français. Jusqu’alors, les élèves devaient attendre d’entrer au collège pour commencer les cours d’anglais. En moins de deux mois, un manuel scolaire avait été élaboré puis distribué et environ 5000 enseignants vacataires avaient été recrutés. «Le français est un butin de guerre mais l’anglais est la langue internationale», justifiait alors le président algérien.


  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Juillet 2023 à 11:30

    Grand     bien    leur   fasse,     et   j'    espère    qu'  un    jour   la   France   les   enverra     paître

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