• Les traîtres à la France <<porteurs de valises du FLN >>.

    Comment des journalistes, des artistes, des prêtres, des militants catholiques, en sont-ils venus a se faire les complices du FLN ?

    Lorsque éclate la rébellion du 1er novembre 1954, les nationalistes algériens disposent déjà de sérieuses connivences dans l'opinion métropolitaine, ainsi que dans certains milieux européens d'Algérie. En France, a partir de médias anticolonialistes, des journalistes engagés, comme Claude Bourdet, Gilles Martinet, Roger Stéphane de France Observateur, Herve Bourges et Georges Suffert de Témoignage chrétien, poursuivent un combat entamé contre l'armée française en Indochine. En Algérie, le professeur Mandouze, cofondateur de Témoignage chrétien, le docteur Chaulet, l'abbé Scotto et d'autres religieux ont favorisé le travail d'un couple de professeurs, les Jeanson, qui aboutira à la parution, en 1955, de L'Algérie hors-la-loi, pamphlet qui entend prouver la légitimité du FLN.

    Cette agitation médiatico-intellectuelle va susciter la création de ce qu'on appellera " la nouvelle gauche ", on l'on trouve chrétiens et marxistes, trotskistes et francs-maçons, syndicalistes et communistes dissidents. On y rencontre Robert Barrat, journaliste à Témoignage chrétien, ancien secrétaire général du Centre catholique des intellectuels français, Jacques Berthelet, ancien séminariste, Roger Colas de l'Action catholique, le professeur Henri Marrou.
    Les ex-communistes mettront sur pied, en novembre 1955, un " Comité d'action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie " auquel participeront Mauriac et Sartre.
    L'attitude ambiguë des communistes mérite qu'on s'y arrête. D'emblée, le Parti communiste algérien fournit à la rébellion les premiers fabricants de bombes (Alvarez à Oran, Yveton à Alger) et les premières poseuses de bombes d'Alger (Danielle Minne, Raymonde Peschard). Mais le FLN refusera la constitution de maquis communistes (l'aspirant déserteur Maillot et Laban sont rapidement neutralisés).

    En métropole, le PCF refuse initialement toute participation officielle aux actions du FLN, se contentant de soutenir par sa presse les militants du PCA. Il interdit même la désertion de ses adhérents appelés sous les drapeaux, se bornant a conseiller l'insoumission. Cela n'empêche pas des actions individuelles. Le 15 janvier 1956, la police saisit à Nice 600 pistolets, provenant de la manufacture d'armes de Bayonne, destinés à être expédiés clandestinement en Algérie par des militants communistes. Ce qui n'empêchera pas le PCF de voter, le 12 mars 1956, les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet qui, après avoir tergiversé, entreprend la " guerre d'Algérie ".
    Dès le début de 1956, on enregistre justement les signes d'une gangrène se manifestant par la multiplicité d'aides au FLN. Chez les progressistes chrétiens, les journalistes et les prêtres fournissent un contingent important. La police identifiera rapidement plusieurs prêtres de la Mission de France dont certains prêtres ouvriers. Iean Urvoas et Robert Davezies, ainsi que l'abbé Boudouresque, se feront particulièrement remarquer.

    Mais il faut ajouter des noms appartenant aux milieux libertaires et trotskistes, ainsi que des cadres du PC et de la CGT, agissant a titre personnel. Dans cette mouvance, on peut citer Michel Raptis, alias Pablo, Maurice Craipeau, Henri Benoist, qui imprimera El Moudjahid.
    En novembre 1955, le professeur Mandouze est arrêté ainsi qu'Anne-Marie Chaulet et Cecile Verdusant. Robert Barrat organise défense et pétitions, soutenu par François Mauriac et ]ean-Marie Domenach. Les inculpés sont rapidement libérés. Jacques Berthelet, un des organisateurs des manifestations de rappelés tente de regrouper en Suisse des déserteurs et des insoumis.
    Sa " clientèle " ne dépassera jamais la dizaine, mais son réseau de passage de la frontière sera utilisé à d'autres fins par l'organisation qui va se mettre en place après l'arrestation de Louanchi et Lebjaoui, responsables de la Fédération de France du FLN. A la demande d'Omar Boudaoud,1er nouveau responsable du FLN en France, cette organisation clandestine se constituera rapidement autour de Francis Jeanson, gérant des Temps Modernes et proche de Jean-Paul Sartre.
    La prise en main efficace de la population immigrée, astreinte au paiement de la " cotisation " et d'amendes diverses, va provoquer un afflux grandissant de trésorerie. De province, les valises de billets sont acheminées vers Paris. Une partie des sommes collectées est utilisée sur place, en particulier pour la rémunération et le défraiement des " agents " permanents. Le reste, volumineux, est acheminé vers la Suisse, soit par la valise diplomatique tunisienne, soit par des moyens clandestins. Cette trésorerie nécessite de nombreux porteurs, très souvent féminins. Les valises pouvant d'ailleurs aussi bien receler des armes. Ainsi naitront " les porteurs de valises ", et l'appellation s'étendra à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, aideront la rébellion. Les difficultés rencontrées conduiront à rechercher d'autres solutions pour les transferts financiers. Elles seront fournies par Henri Curiel, juif égyptien, membre du PCI, dont les relations bancaires internationales seront utilisées.

    En 1957, la victoire des paras sur les terroristes de la bataille d'Alger provoque une intense campagne sur le thème de la " torture ". Avec l'affaire Audin (la disparition d'un professeur de mathématiques d'Alger appartenant au PC), la condamnation à mort de la poseuse de bombes Djamila Bouhired, se multiplient les comites ou se font remarquer Madeleine Reberioux, Pierre Vidal-Naquet et Georges Arnaud. Des campagnes de presse sont orchestrées par L'Express, Témoignage chrétien, France Observateur, Le Monde.
    La police observe une recrudescence de passages clandestins de la frontière espagnole. Il s'agit des " spécialistes " de l'Organisation spéciale du FLN, formés dans les camps du Maroc. L'abbé Davezies, Etienne Bolo, Iacques Vignes participent activement au transport, à l'hébergement, à la mise en place des tueurs envoyés par le GPRA pour intervenir en France. En Algérie, une dizaine de prêtres dont les abbés Scotto, Barthez et Cortes, ainsi que des religieux de Notre-Dame d'Afrique, sont impliques dans les réseaux de soutien. Seule, la peur du scandale évite a Monseigneur Duval, archevêque d'Alger, d'être lui-même inculpé.

    Parmi les progressistes chrétiens, les protestants ne sont pas en reste. En mars 1958, le pasteur Mathiot est inculpé avec une équipe de fidèles : responsable de boites aux lettres, de dépôts d'armes, de collectes de fonds, d'hébergement et de complicités diverses avec les terroristes.
    Les événements de mai-juin 1958, et l'arrivée au pouvoir du général De Gaulle vont bouleverser la donne. Le FLN, intensifiant la guerre, a besoin de complicités plus actives, mieux organisées.
    En octobre, l'affaire du séminaire du Prado fait la une des journaux. La police a découvert que des prêtres de la région lyonnaise couvrent une véritable trésorerie au profit du FLN. Plusieurs ecclésiastiques, l'abbé Carteron, le RP Chaize, le curé Magnin sont inculpés. Comme à l'accoutumée, l'affaire n'ira pas loin.

    Les complices du FLN constituent désormais une nébuleuse relativement importante, coordonnée par Francis Jeanson. Le monde du spectacle, comédiens, chanteurs, techniciens, fournit un contingent ou l'on retrouve les noms de Iacques Charby, André Thorent, Marina Vlady ou Serge Reggiani. Francoise Sagan se vantera plus tard d'avoir mis sa Jaguar à disposition.
    D'autres noms s'ajoutent à ceux déjà connus. Bernard Pingaud, Marcel Peju, Claude et Jacques Lanzmann, Vercors, Georges Arnaud, Simone de Beauvoir, qui prête sa voiture à la cause. Jérôme Lindon fait paraitre La Gangrène, pamphlet accusant les tortures policières.
    Le 20 juillet 1959, les journaux font état de quinze arrestations de terroristes à Lyon.
    L'opération permet de découvrir des dépôts d'armes et de saisir des plans de sabotage. Avec le responsable musulman de la wilaya est arrêtée Josette Augay, européenne, mère de famille, égérie du chef des saboteurs. D'autres arrestations suivent sur tout le territoire.
    Au grand dam de la police, les complices français du FLN bénéficient de protections à des niveaux élevés. Ainsi, au moment où, sous la responsabilité du Premier ministre, Michel Debré, le Service Action est engagé dans des opérations de contre-terrorisme sur le territoire national, le garde des Sceaux, Edmond Michelet, et son cabinet, participent activement à la protection des porteurs de valises.
    Joseph Rovan, du cabinet de Michelet, en témoignera, faisant état de filières personnelles entre le garde des Sceaux et le GPRA à Tunis. Certains affirment d'ailleurs que, par ce canal, le GPRA a été informé de la démarche de Si Salah avant De Gaulle lui-même. Un autre membre de ce cabinet, Gaston Gosselin, se vantera d'avoir informé les prisonniers de l'existence de micros dans leurs cellules du fort d'Aix. Il sera remplacé par Hervé Bourges qui, en 1962, choisira de prendre la nationalité algérienne. Dans ses confidences, Rovan se félicitera du soutien de Simone Veil, à l'époque magistrat attaché au ministère de la Justice, pour son rôle de protection des leaders FLN emprisonnés. ..

    L'événement le plus notable du premier trimestre 1960 est la chute du réseau Jeanson. Depuis longtemps, la DST était informée des agissements de ces clandestins amateurs. Si Jeanson lui-même échappe à la rafle, en quelques jours, une trentaine de ses comparses sont mis momentanément hors d'état de nuire. Les documents saisis chez Cécile Decugis, maîtresse du responsable de la wilaya III, apportent la preuve de l'emploi systématique des femmes européennes soumises à une emprise sexuelle.
    Peu après, l'abbé Corre, de la Mission de France, est arrêté ainsi que deux passeurs du " Mouvement jeune Résistance ", à la frontière suisse.
    Les accusés les plus compromis réclament l'intervention de Mr Roland Dumas. Ce dernier, après une période d'observation prudente, a décidé de soutenir Jeanson. Dans la tourmente qui vient d'éclater, il informe son client des progrès de l'enquête policière en cours, ce qui lui permet de prendre des mesures indispensables. "

    De nouvelles arrestations et le procès de l'écrivain Georges Arnaud, compromis avec Jeanson, favorisent une agitation politico médiatique intense. Les prises de position du Parti Socialiste Unifié (PSU), qui vient de naitre, celles de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), du Syndicat général de l'enseignement national (SGEN) se rejoignent. Georges Arnaud bénéficie de l'appui d'un comité de soutien où l'on trouve Yvan Audouard, Claude Estier, Armand Gatti, Ioseph Kessel, Frederic Pottecher et, quelques pétitionnaires perpétuels, Francois Maspero ou Pierre Vidal-Naquet.
    Le procès du " réseau Jeanson " s'ouvre à Paris le 5 septembre 1960. Six Algériens, dix-huit Français comparaissent. Ils sont défendus par vingt-six avocats. Roland Dumas en est le chef d'orchestre. Sa stratégie consiste à faire durer le procès le plus longtemps possible en utilisant la procédure. Le but est de ridiculiser les membres du tribunal et les discréditer aux yeux de l'opinion. Ce sera une parfaite réussite.
    Une lettre de soutien de Jean-Paul Sartre fournira aux accusés l'approbation médiatisée de cet intellectuel incontournable. On saura plus tard que cette lettre était un faux, rédigé par Marcel Peju.

    Qu'importe.
    Les remous sont profonds dans l'opinion publique apparente. L'intelligentsia de gauche témoigne son soutien aux porteurs de valises avec Le Manifeste des 121, une profession de foi dont les signataires ne sont pas tous des porteurs de valises, mais des sympathisants souvent abusés. On trouve, à coté d'intellectuels engagés, des personnalités connues du grand public : Michel Butor, Clara Malraux, Tristan Tzara, François Chatelet, Madeleine Reberioux, Laurent Schwartz, Danielle Delorme, Simone Signoret, François Truffaut, Iean-Francois Revel, Claude Roy, etc.
    Cette pétition provoque la riposte du " Manifeste des deux cents intellectuels français ", où l'on trouve les noms de Jean Dutourd, Remy, Antoine Blondin, Iacques Laurent, Roland Dorgelès, Pierre de Benouville, du professeur Richet, et d'autres.

    La déclaration du chef de l'Etat, le 5 septembre 1960, jour de l'ouverture du procès, " L'Algérie algérienne est en marche ", ajoute à la confusion.
    Les forces de l'ordre n'en continuent pas moins leur travail. Henri Curiel est arrêté le 26 octobre avec son état-major immédiat. En novembre, une cinquantaine d'autres porteurs de valises sont arrêtés en Bretagne et en Normandie. Etienne Bolo tombe aux mains de la police en décembre.
    Les premiers jours de 1961 sont marqués par les résultats du referendum relatif à l'autodétermination algérienne, qui renforcent la détermination du FLN et de ses auxiliaires français.
    Ces derniers volent maintenant vers la victoire. En ce printemps 1961, le FLN est Pressé d'aboutir les négociations qui lui sont favorables, augmente encore sa pression terroriste, multipliant les assassinats et les sabotages, resserrant un peu plus son emprise sur la population immigrée. La direction de la wilaya III décide une manifestation spectaculaire, le 17 octobre, à Paris. Elle est brisée par la police. 1

    1. L'affaire de la répression de la manifestation organisée par le FLN a Paris, le 17 octobre 1961, est un excellent exemple du travail de désinformation poursuivi longtemps après par les " porteurs de valises " et leurs émules.
    Lancée à l'automne 2000 par le parti communiste, elle avait pour ambition de faire de cette répression un " crime contre l'humanité ". Rien de moins !
    L'accusation reposait sur un ouvrage partial et fantaisiste de Jean-Luc Einaudi qui évaluait le nombre des victimes à 200 ou 300. 
    L'enquête impartiale menée par Jean-Paul Brunet (Police contreFLN. Le dmme olbctolare 1961, Flammarion, 2000) a prouvé que la répression de cette action de guerre du FLN s'est soldée tout au plus par 30 a 50 victimes.

    Vaille que vaille, la police et la justice poursuivent leur mission. Les arrestations continuent et les jugements des tribunaux aussi, de plus en plus indulgents.
    Le 19 mars 1962, les accords d'Evian sont signés. Au cours des négociations, le FLN a obtenu que les porteurs de valises bénéficient de l'indulgence la plus grande. Toutes les actions policières sont interrompues.

    Quarante ans après, les anciens " porteurs de valises " et leurs émules sont devenus influents dans les instances du pouvoir et des médias. Alors que certains ont honnêtement reconnu s'être fourvoyés, d'autres constituent un puissant lobby nullement désintéressé au service du pouvoir algérien.
    Raymond Muelle 
    La Nouvelle Revue d'Histoire N°8 Septembre-Octobre 2003

     http://exode1962.fr


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  •  Les viols pendant la guerre 44/45  par la troupe de GI ...

     Par: Pieds Noirs 9A..

    le sombre visage du débarquement !

    Page spéciale de recherche de rapport d'Archives avec complément de vidéos 

     Les viols de la honte sur la faiblesse de femmes sans défense .

    Les viols qui font l’objet du présent article comptent parmi les crimes et actes de violence les plus odieux que commirent les troupes alliées sur la population civile qu’elles avaient mission de libérer.

    Il faut dire aussi  (((Un bordel génial))).
    Il y a eu ainsi, au Havre ou à Cherbourg, «un nombre incroyable de mauvais comportements», allant du racolage de Françaises, même en présence du mari ,ou même un mari fut tué en attendant dehors devant la porte ,une foi le viol terminé sur son épouse ...

    Loin de l’image du bon GI, les auteurs dévoilent une pratique ultra minoritaire mais réelle, celle des viols de guerre commis en France à la Libération par des soldats américains.

    Ces actes isolés, nés avant tout de la frustration sexuelle des unités logistiques, jettent un éclairage inédit sur l’attitude de l’armée américaine sur le continent européen mais aussi sur les relations interraciales entre soldats noirs et population blanche. La nuit, des soldats ivres errent dans les rues en quête d’aventures sexuelles et les femmes 'respectables' ne peuvent plus sortir seules. Les GI ont grandi avec les récits des aventures de leurs pères, qui ont combattu en France en 1917-1918.

    Ces récits, qui font la part belle aux aventures sexuelles, ont amené toute une génération d’hommes à voir la France comme le pays du vin, des femmes et des chansons." En France même, les soldats noirs représentent 95% des condamnations pour ce motif, tombées au terme de procédures hâtives et peu soucieuses de distinguer les innocents des coupables. Thiébot explique : <<On pend ainsi des condamnés en place publique, afin de montrer que l’armée rend la justice>>...A l’inverse, les soldats blancs purent s’en tirer sans trop de mal.

    <<Les Français, les Américains et les Britanniques pourraient avoir abusé de 270 000 femmes allemandes. 50 000 Allemandes violées par les Français >>.

    Ce qu'on ne savait pas, c'est que dans d'autres parties de l'Allemagne, les autres soldats alliés ont, de façon similaire, violé eux aussi des Allemandes", pointe l'universitaire, dont l'enquête s'est nourrie d'une masse d'archives inexploitée (documents militaires, récits de prêtres, demandes d'avortement...) Du fait d'une administration alors réduite à néant et du silence de nombreuses victimes, les documents ont été difficiles à trouver, confie l'historienne, qui s'est notamment appuyée sur les quelque 500 rapports adressés par les prêtres bavarois à l'évêché de Munich (Sud), dans lesquels sont consignées les exactions des soldats américains et, "occasionnellement", des Français : des viols, souvent en groupe, "dans quasiment tous les villages". Ils évoquent une "chasse aux femmes et aux jeunes filles", violées et parfois même tuées, à l'image de cette Munichoise, "harcelée puis abattue" en pleine rue par des Américains...

    Selon les calculs de Miriam Gebhardt, sur les 860 000 Allemandes violées, "environ un tiers" (270 000) l'ont été par des soldats occidentaux : 190 000 par des GI, 50 000 par des Français, 30 000 par des Britanniques. De leur côté, les Soviétiques auraient, selon elle, commis au moins 590 000 viols. Jusqu'alors, on estimait que le nombre de victimes des Soviétiques oscillait entre 1 et 2 millions...

    Le quotidien conservateur Die Welt, jugeant ces calculs trop vagues, a pointé des chiffres "qui ne convainquent pas". Ils constituent une estimation, sans doute une fourchette basse, concède l'historienne, qui se dit "prête" à ce qu'on lui en propose d'autres. Pour les gens qui ont étudiés les archives, il est très difficile de quantifier ces exactions et ces crimes...

    Selon un historien criminologue qui a épluché les dossiers, plus de 3600 viols auraient été commis en France entre juin 1944 et juin 1945. Les enquêtes, souvent, n'ont pas abouti. Les femmes violées n'osaient pas toujours porter plainte pour éviter l’opprobre dans leurs villages. C'est la loi du silence qui s'imposait. Des élus normands ont fini par se plaindre de ces outrages, comme le maire de Valognes, dans la Manche, ou encore le maire du Havre...

    L'armée américaine a réagi et fait passer les soldats coupables de crimes devant des tribunaux militaires. Certains ont été condamnés à mort et exécutés. La plupart de ces condamnés étaient noirs. Ce qui fait douter de la partialité de l'armée américaine dans ces affaires de criminalité...

    Pieds Noirs 9A..


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  • UN JUSTE RABAH KHELIFF

    Publié Par :Pieds Noirs 9A.. 

    UN JUSTE RABAH KHELIFF

    Respect a cet homme qui a risqué sa vie en écoutant sa conscience ce jour du 5 Juillet 1962 à ORAN !

    Il y eu des actes d'héroïsme, voici celui du lieutenant KHELIF, musulman servant dans l'armée française. Ce jeudi 5 juillet 1962 à Oran au risque de sa vie et de celles de ses soldats, il obtient la libération de plusieurs centaines d'Européens voués à la boucherie

    TEMOIGNAGE du Lieutenant Rabah KHELIF
    Commandant la 4ème compagnie du 30ème Bataillon de Chasseurs Portés.

    Des ordres écrits, qu'ils avaient du signer, leur enjoignant de ne pas bouger de leur cantonnement, avait été donné aux officiers qui commandaient les 12000 soldats, gendarmes et C.R .S. répartis dans chaque quartier de la ville d'ORAN.

    Le Lieutenant KHELIF et sa compagnie étaient stationnés dans le secteur d'ORAN ce 5 juillet 1962. Dans son livre, (Editions Fayard 1993) Mohand HAMOUMOU, écrit : " De rares officiers violèrent les ordres pour aller porter secours à une population civile terrorisée.

    Le cas du lieutenant KHELIF reste exceptionnel, il témoigne: " Le 5 juillet 1962, des renseignements alarmants me parviennent de la ville d'ORAN, me disant qu'on est en train de ramasser les pieds-noirs, les musulmans francophiles et c'est effectif. On les embarquait dans des camions, on les emmenait vers ce que l'on appelait " les petits lacs ", qui se trouvait entre ORAN et l'aéroport et là, on les fusillait comme faisaient les SS, puis on les jetait dans le petit lac. (Il paraît que maintenant on a cimenté le petit lac).

    Je demande donc des ordres à mon chef de bataillon, le général KATZ qui commandait à ce moment là en Algérie, avait donné des ordres pour que les troupes françaises, quoi qu'il arrive, ne sortent pas des cantonnements. C'était un ordre écrit (que nous avions d'ailleurs, tous émargé) ; l'adjoint au commandant me dit : "Mon garçon tu connaît les ordres, le général KATZ a dit de ne pas bouger ".

    J'étais le seul officier musulman commandant de compagnie à l'intérieur du bataillon. Je téléphone à mes camarades commandants de compagnies, tous européens, je leur explique ce que j'ai appris, ils me disent avoir les mêmes renseignements, mais qu'ils ne peuvent pas bouger vu les ordres. " Mais enfin ce n'est pas possible leur ai-je dit, on ne va pas laisser les gens se faire trucider comme ça sans lever le petit doigt. Moi je ne peux pas, ma conscience me l'interdit ".

    Je téléphone à l'échelon supérieur, au colonel commandant le secteur. Je tombe sur son adjoint et lui explique mon cas, il me répond : " Ecoutez mon garçon, nous avons les mêmes renseignements que vous, c'est affreux, faites selon votre conscience, quant à moi je ne vous ai rien dit ". En clair, je n'étais pas couvert. J'embarque l'équivalent de quelques sections dans les camions dont je pouvais disposer et je fonce sans ordres sur ORAN.

    J'arrive à la préfecture, il y avait là une section de l'A.L.N. (Armée de Libération Nationale), des camions de l'A.L.N. et des colonnes de femmes, d'enfants et de vieillards dont je ne voyais pas le bout. Plusieurs centaines en colonnes par 3 ou 4 qui attendaient là avant de se faire zigouiller.

    J'avise une espèce de planton devant la préfecture et lui demande ou se trouve le préfet, il me dit : " Mon lieutenant regardez, c'est ce Monsieur qui monte ". En 4 ou 5 enjambées, je rattrape ce gros Monsieur avec une chéchia rouge. Je crois lui avoir dit : " Monsieur le Préfet je vous donne cinq minutes pour libérer tous ces gens là, sinon on fera tout sauter ".

    Il ne m'a pas répondu, il a descendu l'escalier, s'est dirigé vers le responsable de la section A.L.N.. Ils ont discuté quelques minutes et la section A.L.N. est partie. Le Préfet est venu et m'a dit : " c'est fait mon lieutenant ", et a dit aux gens : " Mesdames, Messieurs vous êtes libres, vous pouvez rentrer chez vous ".

    Je reverrai toujours cette scène hallucinante de femmes d'enfants et de vieillards qui pleuraient, poussaient des cris hystériques, courants, tombant les uns sur les autres…

    Quelqu'un est venu me trouver et m'a signalé qu'il y avait des gens blessés. Je les ai fait mettre à l'abri pour se faire soigner. Puis j'ai installé des patrouilles sur les axes routiers qui menaient au port ou à l'aéroport, car j'ai appris qu'on arrêtait les gens qui fuyaient, qu'ils soient musulmans ou européens d'ailleurs. C'était la population ou des gens armés ne faisant même pas parti de l'A.L.N., qui les arrêtaient, les volaient, les tuaient.

    J'ai donc mis des contrôles pour éviter cela et je les arrachais littéralement aux mains de la population. Au risque de ma vie, souvent, je les escortais jusqu'au port, parfois seul dans ma Jeep, avec simplement mon chauffeur et mon garde du corps. J'ai fais cela en ayant le sentiment de ne faire que mon devoir. "

    En transgressant les ordres et en déployant ses hommes sur plusieurs kilomètres le lieutenant KHELIF a sauvé de très nombreuses vies, pour cela il a été SANCTIONNE : Le général KATZ, qui l'a convoqué, lui dira "Si vous n'étiez pas arabe, je vous casserais ", le lieutenant KHELIF a été immédiatement muté et rapatrié en France.

    ORAN était la seule grande ville d'Algérie qui comptait plus d'européens que de musulmans. Le 5 juillet sur 220 000 Oranais pieds-noirs il ne restait plus que 20 000 à 25000 européens, En ce mois de juillet 62 c'est plus de 3000 civils qui ont été enlevés et qui pour la plupart, n'ont jamais été retrouvés, sauf ceux qui atrocement mutilés jonchaient les rues ou étaient pendus par la gorge à des crochets de bouchers.

    André Loré

    Il débat sur un plateau TV à propos de la guerre d’Algérie sur ce

    document de l’INA (ce document n'est plus dispo??)

    Lieutenant_Khellif

    Le 3 novembre 2003, Rabah KHELIF est parti, terrassé par la maladie. Voici ce qu’écrivait de lui ceux qui l’ont connu ainsi qu’un bref rappel de son action passée de désobéissance à des ordres scélérats.

    L’image contient peut-être : 1 personne, costume, lunettes_soleil et lunettes

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