• Europe : vers l’interdiction des boîtes en bois pour nos camemberts ?.

     

    Nicolas Gauthier  

    Il faudrait être bien sot pour prétendre que la Commission européenne n’a pas le sens des priorités, en témoigne ce texte de loi censé entrer en application à l’horizon 2030 et visant à interdire… le traditionnel emballage en bois de nos camemberts !

     Ce qui prouve au moins que cette instance sait aussi raisonner dans le temps long.

    Une injonction européenne

    À l’origine de cette mesure, une injonction européenne répondant au doux nom de PPWR, pour Packaging and Packaging Waste Regulation (Règlement sur les emballages et les déchets d’emballages, NDLR), visant à « harmoniser les règles sur l’empaquetage des produits de grande consommation à l’échelle du continent ». Au fait, pourquoi cela est-il rédigé en anglais, le français étant aussi langue internationale ? D’ailleurs, l’Angleterre ayant quitté l’Europe, on voit encore moins l’intérêt d’utiliser cet idiome maintenant étranger.

    De son côté, le site ConsoGlobe, très en pointe dans la bienveillance inclusive et environnementale, affirme : « L’objectif est de réduire l’impact écologique des emballages, un enjeu crucial à l’ère du changement climatique. Or, les emballages représentent un véritable enjeu, ils sont très utilisés, mais aussi très polluants. » Certes, il y a ce que l’on surnomme le septième continent, ce « monstre de plastique », soit « au moins 1.800 milliards de déchets plastiques qui polluent les océans […] agglomérés en une monstrueuse masse qui ne cesse de s’étendre en plein Pacifique ». Mais on n’a, pour l’instant, que rarement entendu parler d’un éventuel huitième continent, celui que formeraient près de deux milliards de boîtes de camembert flottant au large des côtes normandes. Une négligence coupable, à n’en point douter, pour laquelle nous présentons, au lecteur et par avance, nos plus plates excuses.

    Sans surprise, les réactions ne se font pas attendre. Premier à sortir le clairon ? Aurélien Véron, conseiller de Paris, élu sous l’étiquette du Parti libéral démocrate dont il est le président : « Nos parlementaires travaillent dur à sortir le pays de son déclin avec des règlementations essentielles qui vont libérer la croissance et la prospérité. 

    De son côté, Guillaume Poitrinal, ancien patron d'une entreprise du CAC 40, est plus direct encore sur son compte X : « Jusqu’où peut conduire la folie de la bureaucratie. La boîte en bois – bas carbone, légère, biodégradable, fabriquée en France – est meilleure pour la planète que le plastique issu de pétrole saoudien, transformé en chine avec de l’électricité au charbon, et qui finira dans l’océan. » Voilà qui n’est pas fondamentalement faux.

    Des emplois en jeu

    En effet, loin de nous l’idée saugrenue de donner des leçons aux brillants esprits de la Commission européenne, mais il nous semble bien que, par nature, le bois est une matière biodégradable. Vous jetez une boite de camembert dans votre jardin ? Quelques semaines plus tard, elle sera retournée vers son humus originel. Moins négligent, vous l’abandonnez dans la cheminée ? Elle servira à faire partir la flambée.

    Mais il est vrai que ces cheminées sont en passe d’être, elles aussi, interdites en France au nom de la sauvegarde de la planète. Revenons-en plutôt à nos chers camemberts, bénéficiant d’une AOP (appellation d’origine contrôlée) qui stipule que leur jolie boîte ronde, tout en bois, fait partie de leur secret de fabrication. Cette appellation pourrait bien disparaître, le jour où nos claquos seront vendus sous plastique puisque, rappelle ConsoGlobe : « La boîte en bois est un élément clé de l’identité du camembert AOP. Sa disparition pourrait remettre en question cette certification, essentielle pour la reconnaissance et la valeur du produit. »

    Au-delà de la boîte, la disparition de cette filière pourrait nous coûter deux mille chômeurs supplémentaires. Un drame social de plus, alors que nous ne traversons pas précisément une période de plein-emploi, tel que rappelé sur TF1 Info par Claire Lacroix, PDG du groupe éponyme qui fabrique quelque 200 millions de boîtes de camembert par mois.

    Si, à ce jour, le Parlement européen n'a pas voté le texte, il menace chaque jour davantage. Force est de constater que ces règlementations nous viennent de technocrates qui s’y connaissent à peu près aussi bien en frometons que les Anglais en pinard. Chez ces gens, issus de contrées où les fromages sont à pâte molle, les cervelles ne le sont décidément pas moins.


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  • 11 novembre : Darmanin a rendu hommage aux combattants… musulmans seulement.

    Le 11 novembre 1918 est la date à laquelle la France a enfin recommencé à respirer, au terme de quatre ans de guerre étouffante, atroce, terriblement meurtrière. Depuis plus d’un siècle, nous commémorons le sacrifice des poilus, ceux qui sont morts, ceux qui ont été gazés, ceux qui sont revenus amputés ou traumatisés à tout jamais. C’est une génération tout entière qui a été marquée par ce que Dominique Venner a qualifié de « guerre civile européenne », une guerre civile dont la saignée s’est prolongée entre 1939 et 1945 et dont l’Europe ne s’est jamais remise. Il est donc parfaitement juste de continuer à se souvenir de ce sacrifice et de cette guerre malheureusement fondatrice – et il est tout à fait légitime que le pouvoir macroniste y ait associé les soldats morts pour la France jusque très récemment.

    Magouilles clientélistes

    En revanche, et ce, probablement dans le souci constant de l’en même temps, il n’y a pas eu que des déplacements consensuels, en ce 11 novembre. Il y a eu aussi de petites magouilles clientélistes, assez répugnantes, pour le dire franchement. La France, on le sait, on le voit, n’est plus du tout une nation au sens d’Ernest Renan. Il n’y a aucune volonté de faire de grandes choses ensemble, il n’y a même plus de volonté de « vivre ensemble » - si tant est que ce concept ait jamais eu un sens. Par conséquent, il y a une sorte de concurrence mémorielle. Le signe le plus patent de cette partition est sans doute, tandis qu’Emmanuel Macron prononçait son discours, le déplacement de Gérald Darmanin à la grande mosquée de Paris pour rendre hommage aux musulmans morts pour la France.

    Ces « souchiens » que tout le monde méprise

    Le ministère de l’Intérieur, dans son communiqué, estime entre 70.000 et 100.000 le nombre de musulmans morts pour la France entre 1914 et 1918. Soit. Si l’on prend la fourchette haute de cette estimation (100.000), les musulmans morts pour la France représentent 7 % du total des pertes françaises. 7 %. Et les 93 % restants ne sont pas des tirailleurs sénégalais. Pourquoi une telle focalisation sur les héros musulmans, au détriment des autres ? Pourquoi tant de mépris, de silence, pour ces braves familles françaises de métropole, de souche, qui ont donné des pères, des cousins, des grands-pères, des frères dans ce conflit horrible ? Ne méritent-ils pas, ces « souchiens » que tout le monde méprise, un tout petit peu de respect de temps en temps ?

    Il est vrai que les descendants des Picards, des Poitevins ou des Provençaux, des Bretons ou des Auvergnats, des Corses ou des Gascons, ne frappent pas les Juifs, ne refusent pas les cours d’Histoire ou de SVT, ne sifflent pas « la Marseillaise », n’ennuient personne au moment du ramadan, ne voilent pas leurs filles et ne décapitent pas ceux qui se moquent de Mahomet. L’immigration très majoritairement musulmane qui a déferlé sur la France a changé le visage du pays et les politiciens de tous bords s’obligent depuis des années, par trouille, à des actes de soumission. Il n’y a qu’à voir le comportement veule d’Emmanuel Macron, ce président fier-à-bras avec les gilets jaunes, tétanisé par les racailles et qui refuse de se montrer solidaire de ses compatriotes juifs. « Pas de vagues », comme d’habitude, pour reprendre la devise officieuse du service public.

    Quel espoir déraisonnable Gérald Darmanin nourrit-il en n’accordant son attention, en ce 11 novembre 2023, qu’aux morts musulmans ? Veut-il piquer l’électorat de Jean-Luc Mélenchon ? La ficelle est un peu grosse et il est un peu tard pour commencer le clientélisme, non ? Dans une nation digne de ce nom, l’héroïsme ne se divise pas. On n’imagine pas le ministre de l’Intérieur et des Cultes sur une stèle juive ou catholique des combattants de 14. Décidément, il ne recule devant rien.

    Arnaud Florac

    Source : http://bvoltaire.fr


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  • Puisqu'on vous dit que l'électricité, c'est bon pour la planète !.

    Heureusement qu'on a des énarques qui pensent pour nous, moi bêtement je me dépanne avec ma jerrycan de 5 litres!


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  • Israël étend la guerre aux derniers hôpitaux de Gaza.

     A man reacts as he carries a toddler into the Al-Shifa Hospital following the bombing by the Israeli military of a home in Gaza City's Mansura neighbourhood, in the eastern suburb of Shujaiya on November 4, 2023, amid the ongoing battles between Israel and the Palestinian group Hamas. - Thousands of civilians, both Palestinians and Israelis, have died since October 7, 2023, after Palestinian Hamas militants based in the Gaza Strip entered southern Israel in an unprecedented attack triggering a war declared by Israel on Hamas with retaliatory bombings on Gaza. (Photo by Bashar TALEB / AFP)

    Tanupriya SinghAna Vračar
     
     Une idée de l’enfer sur terre ? L’hôpital Al-Shifa est assiégé par l’armée israélienne. Bombardé à plusieurs reprises, le plus grand établissement médical de Gaza manque de nourriture, de carburant et de fournitures. Privées d’électricité, les couveuses sont hors service. Les personnes qui tentent d’entrer ou de sortir sont ciblées par des snipers. MSF condamne « l'arrêt de mort signé par l'armée israélienne à l'encontre des civils actuellement piégés dans l'hôpital Al-Shifa ». L’organisation exige un « cessez-le-feu inconditionnel et immédiat » et demande aux puissances occidentales ainsi qu’aux pays du Golfe d’user de leur influence diplomatique pour y parvenir. De son côté, l’Union européenne a condamné l’utilisation d’hôpitaux et de civils comme boucliers humains par le Hamas… (I’A)

    L’hôpital Al-Shifa de Gaza est le plus grand établissement médical de la bande assiégée. Il a été contraint de suspendre ses activités dans la matinée du 11 novembre, faute de carburant. Des patients sont déjà morts, alors que les forces d’occupation israéliennes assiègent l’hôpital.

    Des tireurs d’élite et des drones israéliens sont positionnés tout autour de l’hôpital et ont ouvert le feu au moindre signe de mouvement.

    Abed Ghazal, militant palestinien du Mouvement populaire pour la Santé, a déclaré samedi qu’il était “ahurissant que les hôpitaux soient traités comme des cibles légitimes“. Tandis que Ghazal rendait compte de la situation, le personnel de l’hôpital et ceux qui y ont trouvé refuge continuaient d’être directement attaqués.

    Désormais, le personnel d’Al-Shifa est contrait de prodiguer des soins alors qu’il n’a pratiquement plus accès à aucun matériel médical. Et les patients sont obligés de s’entasser dans les couloirs, a indiqué Ghazal. Depuis des semaines, de nombreuses infirmières et médecins travaillent sans s’arrêter et sans même avoir de nouvelles de leurs proches. La pression ne fait qu’empirer.

    Le personnel d’Al-Shifa s’est engagé à rester aussi longtemps que les patients auraient besoin de soins. Mais il a vivement critiqué la réaction internationale sur ce qui se passe autour de l’hôpital. « La réaction internationale aux attaques contre Al-Shifa et d’autres complexes hospitaliers de Gaza est loin d’être suffisante », a commenté Ghazal. « La situation devrait être dénoncée pour ce qu’elle est. »

    S’adressant à Al Jazeera, le directeur d’Al-Shifa, Muhammad Abu Salmiya, a déclaré : “Des patients meurent chaque minute, les victimes et les blessés meurent également“. Il a confirmé qu’un bébé placé sous couveuse était mort, tout comme un jeune homme placé en soins intensifs.

    Le vice-ministre de la Santé de Gaza, le Dr Youssef Abu Alreesh, a informé le média que tous les générateurs et toutes les sources d’énergie de l’hôpital étaient hors service. L’hôpital Al-Shifa compte 39 nouveau-nés placés sous couveuse. Ils sont maintenus en vie par assistance manuelle, alors que les générateurs et les panneaux solaires ne sont plus opérationnels.

    Peu après la panne d’électricité de samedi, la cour d’Al-Shifa a également été ciblée par des tirs d’obus, ce qui a provoqué un incendie. Les ambulances ne peuvent ni entrer ni sortir du complexe hospitalier.

    Les forces d’occupation israéliennes ont bouclé les lieux, tandis que les bâtiments situés à proximité ont été bombardés sans interruption pendant plus de 12 heures depuis samedi matin. “Toute personne se déplaçant dans l’enceinte de l’hôpital est prise pour cible” fustige le directeur de l’hôpital. Salmiya ajoute qu’un membre du personnel médical a été abattu par un tireur embusqué alors qu’il tentait d’atteindre les bébés sous couveuse.

    Quelques familles ont essayé de partir, mais elles ont été prises pour cible. À présent, leurs cadavres gisent à l’extérieur de l’hôpital », poursuit le vice-ministre Alreesh auprès d’Al Jazeera. Il ajoute que l’unité de soins intensifs de l’hôpital a également été touchée par des tirs de mortier.

    Al-Shifa n’a plus d’électricité ni d’internet. L’hôpital est privé de carburant, de nourriture, d’eau et de fournitures médicales. Médecins sans frontières (MSF) a déclaré tôt samedi qu’ils n’avaient plus de contact avec aucun membre de leur personnel au sein d’Al-Shifa. L’association ajoute qu’il y avait dans l’hôpital des patients dans un état critique et incapables de se déplacer.

    Prises au piège également, les milliers de personnes qui fuyaient les bombardements israéliens et qui étaient venues s’abriter dans la cour de l’hôpital.

    Le directeur général du ministère palestinien de la Santé, Mounir Al-Barsh, a déclaré qu’une fosse commune devait être creusée samedi à Al-Shifa pour enterrer les corps d’une centaine de personnes décédées à l’hôpital : “Nous ne pouvons pas nous déplacer à l’intérieur ou à l’extérieur du périmètre de l’hôpital. Nous sommes encerclés, nous ne pouvons pas enterrer nos morts“.

    Le porte-parole du ministère palestinien de la Santé, Ashraf al-Qudra, a indiqué qu’Israël avait bombardé l’hôpital Al-Shifa à cinq reprises entre le 9 et le 10 novembre. Une frappe israélienne sur le service d’obstétrique et la cour de l’hôpital aurait fait au moins 13 morts, tôt vendredi.

    Selon l’agence de presse Wafa, les forces israéliennes ont largué le même jour sur les quartiers voisins d’Al-Shifa des bombes au phosphore blanc, pourtant interdites par les instances internationales.

    Deux personnes ont également été tuées lors d’une attaque à proximité du centre médical Al-Nasr. L’attaque a forcé la fermeture de cet hôpital pour enfants. C’était pourtant la seule unité de soins pédiatriques spécialisés encore active dans le nord de Gaza, selon l’Organisation mondiale de la Santé.

    Par ailleurs, dans un communiqué publié vendredi soir, le Croissant-Rouge palestinien a condamné l’attaque directe des forces d’occupation contre l’hôpital Al-Qods, notamment des tirs à balles réelles contre l’unité de soins intensifs. L’attaque a tué une personne et en a blessé 28 autres.

    Les bombardements israéliens ont détruit les bâtiments et les rues dans les environs, coupant les voies d’accès à Al-Qods. Manquant de nourriture, d’eau et de fournitures médicales, l’hôpital enchaînait vendredi une cinquième journée d’isolement total.

    Directeur de l’hôpital Al-Nasr et de l’hôpital pédiatrique Al-Rantisi, Mustafa al-Kahlout a déclaré à CNN que les installations étaient “complètement encerclées” et que des chars israéliens étaient positionnés à l’extérieur. L’hôpital Al-Rantisi a aussi été touché directement le 9 novembre. L’attaque  a provoqué des incendies et des dégâts, selon une mise à jour de l’OCHA des Nations unies. L’hôpital Al Awda de Jabalia a également été bombardé le 10 novembre lors de ce que certains appellent « une journée de guerre contre les hôpitaux ».

    Selon un bulletin de l’OCHA des Nations unies publié le 10 novembre, 20 des 36 hôpitaux de Gaza ne fonctionnent plus en raison des attaques israéliennes. Israël a tué au moins 11 078 Palestiniens depuis le début de son bombardement génocidaire de Gaza, le 7 octobre. 27 490 autres personnes ont été blessées durant cette période.


    Source originale: People Dispatch
    Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action


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