• Le combattant UFC Paddy Pimblett, présent au Stade de France, accuse des stadiers d’avoir “pris les tickets” de fans de Liverpool “en leur disant qu’ils étaient faux alors que ce n’était pas le cas”, dans le but de les revendre à d’autres personnes

    EXCLU RMC SPORT – Charismatique, fun et tout sauf mauvais dans la cage, Paddy Pimblett est une des stars en devenir de l’UFC, la plus grosse organisation au monde de MMA, où il effectuera son troisième combat le 23 juillet à Londres contre Jordan Leavitt. “The Baddy” est aussi un supporter invétéré du club de Liverpool, sa ville, et s’est rendu samedi dernier au Stade de France pour la finale de Ligue des champions contre le Real Madrid. Il livre à RMC Sport son témoignage glaçant et éclairant.

    Paddy, vous nous avez dit n’avoir “jamais eu aussi peur pour (votre vie)” que ce samedi soir alors que vous gagnez votre vie en combattant dans une cage. Racontez-nous ce qui vous est arrivé au Stade de France.

    Au moins, dans une cage, c’est du un-contre-un… Quand on est sorti du stade, il y avait des groupes de trente personnes qui couraient partout. Des grandes meutes. Certains d’entre eux avaient des armes, des machettes, des couteaux, des barres de fer, des battes… Il fallait juste essayer de s’enfuir de cet endroit. Les gens étaient mis au sol, on leur volait leur montre et leurs affaires. Certains se sont fait arracher leur sac. Ils les agrippaient, les attiraient vers eux et coupaient la lanière pour arracher le sac et courir. Avant le match, j’ai aussi vu des gens se faire arracher des tickets, des choses comme ça. Mais c’était vraiment après le match, à la sortie du stade, que c’était le pire. Entrer dans le stade était déjà compliqué. La police lançait du gaz lacrymogène sur tout le monde. Dans les petites sections que nous devions traverser pour arriver au stade, ils ont coincé et écrasé des milliers de personnes entre certains intervalles. Et quand on a demandé à des policiers ce qui se passait, ils nous ont rigolé au nez. Comme je l’ai dit, je n’ai jamais eu aussi peur pour ma sécurité et celle des personnes autour de moi que quand je suis sorti de ce stade samedi soir.

    (…)

    Dans votre esprit, ce que dit notre ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur la responsabilité des fans de Liverpool ne sont que des mensonges?

    Que des mensonges! Un mensonge total et énorme. Cet homme devrait démissionner de son poste car il est dégoûtant et méprisable. C’est tellement facile d’utiliser les fans de Liverpool comme boucs émissaires… Quand je suis arrivé avec mon ticket, que j’avais eu directement du club de Liverpool, le stadier a tenté de me dire que mon ticket était faux! Il a utilisé le stylet pour le scanner et m’a dit que c’était un faux. J’ai réagi en lui disant que c’était n’importe quoi car je l’avais obtenu par le club. Il m’a répondu ‘Oh, oui, ok…’ et il me l’a redonné. Je pense que c’est arrivé à plusieurs autres personnes: ils ont eu peur, n’ont pas réagi, le stadier a gardé leur ticket et un autre l’a revendu à quelqu’un.

    Vous nous affirmez que des stadiers ont volé des tickets de certains fans de Liverpool?

    Oui. Ils ont pris les tickets de gens en leur disant qu’ils étaient faux alors que ce n’était pas le cas. Je crois que c’est ce qui est arrivé à Andy Robertson et son ami à qui il avait donné un ticket. Je n’avais connu quelque chose comme ça. Et ensuite, sur Twitter, j’ai vu une vidéo d’un gars qui passe sous la barrière pour rentrer puis embrasse une femme sur la joue et fait rentrer son pote de la même façon. Je ne comprends pas le français donc je ne sais pas ce qu’ils disaient… (on lui précise que le deuxième homme était la star de la télévision Cyril Hanouna, ndlr) Et il rentre dans un stade comme ça? Wow… Si ça s’était passé comme ça autour d’Anfield, les fans de Liverpool seraient vus comme les pires de la planète, on serait condamnés de tous les coins du monde. Et là, on nous blâme alors que ce n’était pas notre faute…

    On doit vous demander de confirmer: vous donc vu des stadiers “voler” des vrais billets à des fans de Liverpool et ne pas les rendre à leurs propriétaires?

    Ils ne les rendaient pas, comme c’est arrivé à l’ami d’Andy Robertson qui n’a pas pu rentrer dans le stade. D’autres gens racontent qu’il leur est arrivé la même chose. Il y a aussi eu le métro… Une de mes bonnes connaissances, qui était avec son fils de quatorze ans, était dans la station de métro et un homme est venu devant lui et s’est mis à mal lui parler. Il l’a repoussé mais le gars a tenté de lui mettre une claque. Il a réussi à l’éviter en se reculant mais quand la main est passée devant lui, il a remarqué que le type avait une lame de rasoir coincée entre les doigts ! Elle a raté son visage de quelques centimètres seulement.

    (…) RMC

    Fdesouche
     
     

     


    votre commentaire
  • Calendrier bouleversé, pas de chorale : comment le ramadan a perturbé un collège de Seine-et-Marne

    Quand le ramadan prive un collège de chorale.
    PHOTOPQR/LA NOUVELLE REPUBLIQUE/

    Calendrier bouleversé, pas de chorale : comment le ramadan a perturbé un collège de Seine-et-Marne

    Témoignage

    Par: Nora Bussigny

    À Toulouse, le cas d’élèves qui avaient refusé d’écouter les Beatles en cours de musique à cause du ramadan a récemment créé la polémique. Interrogée par « Marianne », la gestionnaire d’un collège de Seine-et-Marne n'est guère étonnée de l’incident. Son établissement est également coutumier des manquements au principe de laïcité.

    En poste depuis plus de vingt ans, Sonia [1] est gestionnaire dans un collège de Seine-et-Marne depuis près d’une dizaine d’années. Adjointe du chef d’établissement, elle est notamment chargée des finances, de la sécurité, de la restauration, de l’hygiène et des ressources humaines hors enseignants. Selon cette « Franco-marocaine soucieuse des valeurs de la République », la seule religion ayant un impact sur les projets de son établissement serait l’islam. « On peut parler d'une influence sur le calendrier des projets et des activités de l'établissement. Par exemple, les épreuves des oraux du brevet blanc ont été reportées car elles coïncidaient avec la période du ramadan. Des projets de sortie ont été également reportés à cause de ça. »

    Sollicitée par les enseignants en cas de projet de sortie scolaire, Sonia raconte ainsi que cette année, le projet de chorale de son établissement aurait été perturbé par des élèves pratiquants le ramadan. Certains élèves ont refusé de participer aux répétitions du spectacle de fin d’année au motif que durant la période jeûne il serait interdit de chanter ou d’écouter de la musique, ce qui aurait contraint leur professeur excédé à faire remonter l’affaire en conseil pédagogique. En réponse, la direction lui aurait demandé de faire preuve de « tolérance », des propos confirmés à Sonia par le CPE – le conseiller principal d'éducation – et un autre enseignant, également présents.

    Récemment, dans un collège de Toulouse, des élèves ont quitté un cours, mi-mai quand leur professeur de musique leur a fait écouter une chanson des Beatles pendant le ramadan. Le rectorat a été saisi pour ce qui peut s'apparenter à un acte de radicalisation en milieu scolaire, écrit Midi libre.

    ABSENTÉISME SÉLECTIF

    Les services du ministère rappellent que les élèves sont soumis à l’obligation d’assiduité : « Les élèves doivent assister à l’ensemble des cours inscrits à leur emploi du temps sans pouvoir refuser les matières qui leur paraîtraient contraires à leurs convictions. Un absentéisme sélectif pour des raisons religieuses ne saurait être accepté ». Le motif d’atteinte à des convictions religieuses ne figure pas parmi les motifs d’absence reconnus comme légitimes : « Par ailleurs, si l’élève n’est pas obligé de s’inscrire à une sortie scolaire facultative, les règles de l’enseignement public s’appliquent à lui dès lors qu’il a décidé d’y participer ». Selon le ministère, en cas de réticence ou de refus manifeste de la part de l’élève, le chef d’établissement doit entamer le dialogue avec la famille avant d’avoir la possibilité, en cas de refus répétés, de solliciter l’action d’accompagnement de l’équipe « Valeurs de la République ».

    Pour Sonia, la pratique du ramadan par les élèves vient malgré tout compromettre le calendrier de son établissement. « On intériorise le ramadan comme si c’était un évènement officiel : "on ne peut pas à cette période-là car ce sera le ramadan", "il vaut mieux éviter d’organiser les portes ouvertes tel jour, ce sera l’Aïd" », rapporte la gestionnaire, excédée. Interrogé, Bruno Bobkiewicz, proviseur et secrétaire général du SNPDEN, principal syndicat de chefs d'établissements et ancien proviseur à Saint-Denis et à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), confirme : « Faire glisser une date de réunion parents profs d’un jour à l’autre permet aux gens de fêter leur religion car une fête religieuse ne peut se déplacer. Le bulletin officiel prévoit d’ailleurs une journée d’absence pour fête religieuse quelle que soit la confession. Quant aux examens, le baccalauréat national n’a jamais été déplacé même s’il tombait durant le ramadan ».

    RAMADAN ET ABSENCE À LA CANTINE

    Chargée également des finances de la demi-pension, Sonia s’étonne du manque d’équité entre un élève absent pour cause de maladie et un élève pratiquant le ramadan. « Le ramadan justifie les retards, absences, manque de travail, agressivité des élèves mais ce qui me surprend le plus, c’est que le règlement de la cantine prévoit que seule une absence consécutive de deux semaines d’absences pour maladie donne droit à une remise sur la facture cantine, déplore-t-elle. En revanche, les jours d’absence pour ramadan sont défalqués sur ordre du chef d’établissement ! ».

    Bruno Bobkiewicz tient à recontextualiser : « Les remises d’ordre de la demi-pension dépendent de l’établissement. Quand nous avons des élèves qui partent une semaine en voyage scolaire, ils sont évidemment remboursés. Une absence justifiée, constatée et anticipée donne droit au remboursement de la famille, mais cela est propre à chaque établissement. D’autant que le ramadan est anticipé et dure un mois. » D’ailleurs, en 2017 et 2019 à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) et à Maisons-Laffitte (Yvelines), les directions des collèges du Fort et Cocteau ont provoqué l’indignation parmi les parents d’élèves en distribuant aux élèves des formulaires à remplir en cas de pratique du ramadan, afin d’anticiper la commande des repas.

    PORC ET SERVICE DE RESTAURATION

    Si Sonia déplore que le rectorat lui ait conseillé de faire preuve « d’apaisement » face aux divers retours qu’elle a pu leur faire, elle souligne cependant que le département aurait « changé de ton » depuis les dernières élections départementales : « Le règlement de la cantine a été refondu : plus de plat de substitution quand le porc est au menu par exemple ». Cela n’empêcherait pas certains parents de se plaindre de la situation en conseil d’administration ou par mails, déplorant que leurs enfants n’aient rien d’autre à manger à la cantine que du porc. « C’est faux assure-t-elle : les entrées et accompagnements ne sont généralement pas à base de porc. D’ailleurs, les élèves de confession juive n’ont jamais demandé de plat de substitution dans mon collège. »

    La cuisinière de l’établissement de Sonia n’hésite pas à lui raconter que certains de ses collègues cuisiniers officiant dans d’autres établissements préfèrent ne plus mettre de porc au menu. « Quand ils inscrivent "pâte carbonara", il s’agit de "lardons" au poulet. Ils remplacent aussi le chorizo dans la paella ou le jambon de porc dans les pizzas », raconte la chef de cuisine. Sonia elle-même constate que lorsqu’elle souhaite passer commande auprès des fournisseurs, les saucisses au poulet sont proposées systématiquement. « Il faut préciser "au porc" si on veut en commander, ce qui n’était pas le cas avant ! De même, la gélatine n’est plus au porc », soutiennent Sonia et sa chef de cantine.

    À LIRE AUSSI : Formation des agents publics à la laïcité : "Il y a une carence"

    Mais depuis l’année dernière, l’aide de restauration qui assiste la cuisinière a refusé de toucher au porc lors de la préparation des repas. « C’est la cuisinière qui doit le manipuler, ce qui multiplie ses tâches alors que cela relève de l’aide de restauration. Je suis bien sûr intervenue mais l’aide de restauration a campé sur ses positions, me précisant qu’elle aimerait bien voir la réaction des parents d’élèves si je persistais à l’y obliger », s’indigne Sonia. La gestionnaire a fait par la suite un rapport au département, mais son chef d’établissement aurait refusé de le contresigner afin de pouvoir l’envoyer.

    Bruno Bobkiewicz soutient la situation de Sonia et estime que son chef d’établissement aurait dû entamer une discussion avec l’agent concerné. « Si, malgré notre discussion, l’aide de restauration continuait à maintenir son refus de manipuler du porc, j’en aurais référé au département », estime le proviseur. Le ministère de l’Éducation nationale, qui rappelle que la restauration scolaire relève des collectivités territoriales, tient lui aussi à préciser que le respect du principe de laïcité s’impose à l’ensemble des personnels du service public « qu’ils soient personnels de l’Éducation nationale ou agents des collectivités territoriales exerçant dans les établissements scolaires ». Pour le ministère, quand il s'agit des personnels des collectivités territoriales, le chef d’établissement aurait dû informer son « autorité hiérarchique en cas de manquement au devoir de neutralité ».

    (1) Nom modifié à sa demande.


    votre commentaire
  • Le gouvernement va fermer les hôpitaux Bichat et Beaujon : suppression de 305 lits d’hospitalisation

    Le gouvernement n’en finit pas de supprimer ce qu’il reste de soignants et de lits, quand la pénurie est déjà très bien entamée avec 15.000 soignants suspendus, 3.000 démissionnaires et 17.600 lits fermés. Pourra-t-il encore accuser les non-vaccinés de ce désastre du manque de lits et de soignants ?

    Le campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord, prévu pour 2028 à Saint-Ouen, est un projet de 1,3 milliard d’euros qui remplacera les actuels hôpitaux Bichat à Paris et Beaujon à Clichy. Cette fusion coûteuse réduira le nombre de lits (305 en moins). Plusieurs associations et syndicats ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Montreuil contre ce projet fou qui coûtera au final plus d’argent pour moins de soins. Samira, infirmière et déléguée syndicale CGT à l’hôpital Bichat : « Les chiffres donnés par l’AP-HP, c’est moins 300 lits, un chiffre d’ailleurs confirmé par un courrier du cabinet du président la République ».

    L’infirmière regrette par ailleurs que les informations soient diffusées au compte-gouttes. « On a appris la semaine dernière que le service d’hépato-gastro verrait, dans le nouvel hôpital, son nombre de lits réduits de moitié. Alors, si vous avez une hémorragie digestive, on ne pourra peut-être pas vous prendre en charge », se désole-t-elle.

    Alors que Bichat et Beaujon n’arrivent pas à prendre en charge un patient sur trois qui consulte aux urgences, comment cela va-t-il se passer avec le nouveau projet du gouvernement avec Grand Paris-Nord et ses 305 lits en moins ? La situation est catastrophique dans les hôpitaux français où les malades meurent à même le sol, comme en témoigne Claudine sur RMC : « Après 11 heures aux urgences sans prise en charge, mon mari est mort par terre comme un chien ! » Malgré l’extrême urgence, le président Macron affirme ne pas vouloir réintégrer les soignants non-vaccinés et ferme des lits.

    Source


    votre commentaire
  • Pourquoi un si grand silence autour du meurtre du médecin-chef Alban Gervaise ?

     
     

    Le grand silence autour du décès, le 27 mai dernier, d'Alban Gervaise surprend, voire indigne, sur les réseaux sociaux.  

    « Pourquoi Macron rend-il hommage à un journaliste tué sur une zone de guerre et pas à un militaire tué devant l’école de ses enfants, dans son propre pays ? » s’interroge un twittos anonyme. 

    Toujours sur Twitter, quelques jours auparavant, Éric Ciotti avait évoqué une mort dans « le silence médiatique » . Pour l’essayiste Maxime Tandonnet, dans Le Figaro du 1er juin, « la faible médiatisation de ce drame renforce le sentiment d’angoisse et de révolte qui émane dans le pays ».

    De fait, on cherche les mentions dans les médias. Un message attristé du maire de Marseille sur Twitter, un communiqué de condoléances succinct du nouveau ministre des Armées qui parle du « médecin-chef Alban Gervaise » - sans faire mention de son titre de professeur agrégé, sa trop courte mais brillante carrière de radiologue, sa médaille d’honneur du Service de santé des armées, sa récente décoration de chevalier de l'ordre national du Mérite (décret du 22 avril, quelques jours avant son agression). Elliptique, le communiqué dit de lui qu’il a été « mortellement blessé ». Si ne suivait pas la mention « une information judiciaire est en cours : elle permettra de faire toute la lumière sur ce drame », on pourrait le croire disparu dans un accident de voiture.

    La page Facebook de l’hôpital d’instruction des armées Laveran où était affecté le défunt médecin, bien que régulièrement mise à jour, ne fait aucune mention d’Alban Gervaise. Contacté par , l’hôpital déclare laconiquement « ne pas répondre aux journalistes ». Le cabinet du chef d’état-major des armées répond, quant à lui, qu’« à la demande de la famille », il « ne communique pas sur ce sujet ». Même son de cloche du côté du service communication du gouverneur de Marseille : « La famille ne souhaite pas communiquer. » L’officier communication rajoute que, pour elle, le nécessaire a été fait, « comme à chaque fois qu’un militaire décède », même si elle convient que les circonstances du décès ne sont pas tout à fait ordinaires. Elle reconnaît que le sujet est « polémique » mais rajoute que « l’institution n’ a rien à cacher ».

    Satisfaire à la demande de la famille est louable, mais en plus d’être un fils, un époux et un père, Alban Gervaise était aussi un médecin militaire qui a servi la France durant 22 ans et qui n’aurait pas été au mauvais endroit au mauvais moment s’il n’avait pas été affecté à l’hôpital marseillais de Laveran. Joints par téléphone, certains médecins militaires expriment leur étonnement de n’avoir reçu aucune communication officielle à son sujet. Ils sont plusieurs, pourtant, à vouloir rendre hommage à celui qu’ils décrivent comme un homme simple, gentil, que l’on pouvait réveiller à toute heure de la nuit pour un conseil urgent, un radiologue chevronné et un scientifique pointu, passionné par son métier, pédagogue aussi, qui avait le souci de la formation : il y a quelques années, nombre de jeunes stagiaires au Val-de-Grâce ont été notamment formés par lui à la « fast écho », une technique d’imagerie précieuse pour évaluer un blessé de guerre ou un traumatisé grave. Une double et belle vocation au service de la France, celle d’officier et de médecin, qui mérite d’être saluée. Les médecins militaires français, comme les autres soldats, paient parfois de leur vie leur engagement. Ainsi Marc Laycuras, tué au Mali le 2 avril 2019, dans une opération contre des groupes terroristes. Alban Gervaise n’imaginait sans doute pas que ce serait en France, devant ses enfants, qu’il serait tué.

    Il n’était pas en uniforme au moment des faits, ni dans l’exercice de ses fonctions. Sans doute Mohammed L., son meurtrier, ignorait-il qu’il était militaire : reste que c’est un officier supérieur de l’ française qui a été poignardé à la sortie d’une école catholique, pour un motif d’ordre religieux - si l’on en croit les propos tenus. Un motif que de nombreuses voix - notamment celle d'Éric Ciotti - voudraient voir qualifier par la  de terroriste.

    Une de ses jeunes collègues émet une hypothèse : peut-être ce drame ne fait-il pas les gros titres tout simplement parce qu’à Marseille, les coups de couteau sont légion ? Une explication également avancée par une mère de famille de la cité phocéenne participant, depuis ce tragique 27 mai, à une chaîne de prières - Alban Gervaise était catholique pratiquant - pour lui. Deux réflexions qui viennent, en somme, donner raison à la thèse centrale de Maxime Tandonnet dans Le Figaro : « L’affaire Alban Gervaise révèle la banalisation de la barbarie quotidienne. »


    votre commentaire
  • 18 postes d’encadrement, 17 en arrêt maladie !

    Agressions, fugues spectaculaires, stupéfiants… Les tensions sont devenues insupportables au centre éducatif fermé de Pionsat (Puy-de-Dôme), qui accueille des adolescents placés par la justice. Sa gestion par le Groupe SOS, mastodonte de l’économie sociale, est mise en cause.

    Pionsat (Puy-de-Dôme).– « Le centre fonctionne comme un quartier, raconte Mohamed-Shaouki Kamel, ex-moniteur-éducateur au centre éducatif fermé (CEF) de Pionsat. Je n’y ai pas vu de règles. On a l’impression que tout le monde a baissé les bras» Embauché en février, cet entrepreneur franco-tunisien qui a bien gagné sa vie dans la micro-finance, voulait s’investir auprès des mineurs délinquants, placés par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Rapidement, il a déchanté.

    Il décrit son dernier jour avec une pointe de colère : « Je prenais mon poste à 6 heures du matin et 90 % des jeunes étaient déjà en train de fumer des joints. Un ado venait d’arriver avec une grosse quantité et “de la bonne”, comme ils disent. À 11 heures, les enfants étaient complètement défoncés. » Ce jour-là, personne n’intervient, alors que le centre empeste l’herbe, ce que confirment plusieurs témoignages. Quinze jours après sa prise de poste, le trentenaire décide de jeter l’éponge.

    Depuis sa création en 2010, le CEF de Pionsat vit au rythme des démissions éclairs, des incidents, des évasions et des arrêts longue maladie. Le turnover du personnel est permanent, alors que le centre est géré par le groupe SOS, chantre de l’économie sociale et solidaire (via l’une de ses filiales, l’association Le Cap). En un an, trois directeurs se sont succédé, et le dernier, nommé en janvier, Mohamed K., a quitté son poste le 11 mai. « La direction est flottante, l’encadrement très peu qualifié, l’équipe trop jeune, pas diplômée, regrette un haut gradé de la gendarmerie, sous couvert d’anonymat. Ça ouvre la voie à des compromissions voire à des comportements inappropriés. »

    (…) Médiapart

    Article de mars 2022:

    […] À l’heure actuelle, pour les huit à neuf adolescents (sur un maximum de douze) âgés de 13 à 16 ans qui sont accueillis au CEF, une seule éducatrice spécialisée est en poste. Les autres adultes au contact des enfants sont des moniteurs éducateurs. Ni formés ni qualifiés. […]

    La Montagne

    Vu ici


    1 commentaire